Serie : Mouvements. Vol 83
Paru le 24/09/2015 | Broché 176 pages
Public motivé
Xavier Capodano (Le Genre urbain)
"Qui se souvient des émeutes de 2005 ?" demandait, bravache, Manuel Valls le 20 janvier 2015. Le souvenir des trois semaines de révolte demeure pourtant bien présent dans les quartiers populaires et dans l’imaginaire collectif. S’il n’a pas provoqué des réponses politiques à la hauteur de la crise sociale, urbaine et démocratique qu’il révélait, l’événement a marqué une génération, suscitant des initiatives multiples et des formes diverses de politisation "à bas bruit". Dix ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, ce numéro vise moins à faire le bilan des "émeutes de 2005" que de la décennie qui a suivi cette révolte des quartiers populaires, pour tenter de dégager des perspectives politiques dont l’absence a été crûment mise à jour par les débats publics du mois de janvier 2005.
«Qui se souvient des émeutes de 2005 ?» demandait, bravache, Manuel Valls le 20 janvier 2015. Le souvenir des trois semaines de révolte demeure pourtant bien présent dans les quartiers populaires et dans l'imaginaire collectif. S'il n'a pas provoqué les réponses politiques à la hauteur de la crise sociale, urbaine et démocratique qu'il révélait, l'événement a marqué une génération, suscitant des initiatives multiples et des formes diverses de politisation «à bas bruit». Dix ans après la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, ce numéro vise moins à faire le bilan des «émeutes de 2005» que de la décennie qui a suivi cette révolte des quartiers populaires, pour tenter de dégager des perspectives politiques dont l'absence a été crûment mise à jour par les débats publics du mois de janvier 2015.
Mouvements a suivi avec enthousiasme (et désespoir aussi, au moment de la mort de Rémi Fraisse) les mobilisations récentes hors des villes pour la protection d'un territoire, la préservation d'espèces menacées ou le refus de grands projets inutiles et imposés. Les modalités de ces luttes (ZAD, convergences sociales - étudiants, anarchistes, paysans, riverains) dessinent des figures prometteuses pour le mouvement social. L'objectif de ce numéro est d'explorer la vitalité politique du monde rural en surmontant deux obstacles : notre méconnaissance de cet univers et notre ignorance de son histoire politique. Au-delà du constat et de l'histoire, ce dossier entend donner la parole à ceux et celles qui renouvellent les pratiques politiques dans ces espaces trop vite jugés éteints.