Collection(s) : Contemporaine
Paru le 06/09/2012 | Broché 313 pages
Public motivé
préface de Jérôme Prieur
C'est un secret bien gardé. Près de 90 % des archéologues allemands ont été membres du parti nazi. Mise au service du nazisme, l'archéologie fournit alors une légitimité scientifique à l'entreprise d'«épuration raciale» et de germanisation forcée menée par le IIIe Reich dans toute l'Europe occupée.
Archives à l'appui, Laurent Olivier lève le voile sur l'embrigadement de l'archéologie allemande et met en évidence son obsession à prouver la présence germanique en Europe, et en particulier en France. Il s'agit d'établir la parenté supposée entre les mégalithes de Bretagne et ceux du nord de l'Allemagne et de la Scandinavie pour promouvoir l'idée d'une communauté de sang «nordique», ou de prouver le passé exclusivement germanique de l'Alsace. Ce que révèle Laurent Olivier, dans cette enquête fouillée, c'est à quel point les archéologues français ont largement coopéré, sous Vichy, avec leurs homologues nazis à la réécriture des origines de l'Histoire.
Après la guerre, la plupart des archéologues recrutés au service des institutions du IIIe Reich ont poursuivi leur carrière à l'université ou dans les musées, entretenant une véritable omerta sur le passé nazi de l'archéologie.
Laurent Olivier est conservateur en chef du Patrimoine, en charge des collections celtiques et gauloises au Musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Il a publié notamment Le Sombre Abîme du temps, mémoire et archéologie (2008).