Paru le 30/04/2008 | Broché 196 pages
Tout public
L'homme qui veut changer la gauche
Tu dis bien « tout détruire » ?
Il faut tout remettre en cause, oui. Et d'après moi jusqu'au nom du parti. Parti socialiste, c'est daté. Ça ne signifie plus rien. Le socialisme, ça a été une merveilleuse idée, une splendide utopie. Mais c'était une utopie inventée contre le capitalisme du XIXe siècle ! Cela ne signifie rien aujourd'hui, dans la globalisation, l'économie virtuelle, la crise écologique ! Nous n'avons plus de Terre promise idéologique, acceptons-le...
Tu détestes vraiment ce mot, socialisme, et ce parti ?
C'est exactement le contraire. Si je détestais ce parti, je n'y serais pas depuis plus d'un quart de siècle. Et c'est pour le prolonger que je veux le faire renaître. Quant à ce mot, socialisme, il réveille toujours en moi des trésors d'émotion. Mais cette émotion est trompeuse, si elle obère l'action. J'ai besoin d'un parti et d'une idéologie pour les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Je suis un politique du XXIe siècle, et c'est à cette aune que je prétends être jugé.
Manuel Valls, quarante-cinq ans, député et maire d'Évry.
Claude Askolovitch, quarante-cinq ans, grand reporter au Nouvel Observateur.