Paru le 22/08/2019 | Broché 195 pages
Tout public
Quand la forêt brûle
Incendies en Californie, au Canada, en Catalogne... Les feux de forêts prennent depuis quelques années une ampleur telle que nous parlons désormais de « mégafeux ». D'une étendue et d'une puissance sans précédent, nul ne parvient à les anticiper et à les contrôler ; sautant pardessus les obstacles, ils s'attaquent désormais aux zones d'habitation.
À l'heure de la crise écologique, nous dit Joëlle Zask, ils révèlent l'ambiguïté fondamentale du rapport que nous entretenons avec la nature. Une nature idéalisée mais que l'on s'évertue à vouloir dominer. D'un côté, on gère les forêts de manière industrielle, quitte à renforcer le risque et la gravité d'incendies auxquels on répondra par une « guerre du feu » tout aussi industrielle et, le plus souvent, vaine. Dé l'autre côté, fantasmant un retour aux sources, on construit dans les bois des cabanes sans clairière qui flamberont à la première étincelle.
En cela, les mégafeux sont le symptôme d'une société malade. Un symptôme dont la gravité peut nous aider à repenser nos interactions avec une « nature » qui n'est jamais que le résultat des soins attentifs que les êtres humains prodiguent, depuis des millénaires, à leur environnement. C'est cette attention qu'il est urgent de retrouver.
Joëlle Zask enseigne la philosophie à l'université Aix-Marseille. Spécialiste de John Dewey, elle s'intéresse aux conditions d'une culture démocratique partagée. Ses réflexions l'amènent à se pencher sur des domaines aussi différents que l'éducation, l'agriculture, l'art, les politiques culturelles et bien sûr l'écologie. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages, dont La Démocratie aux champs (La Découverte, 2016).