Rébétiko : (la mauvaise herbe)

Fiche technique

Format : Cartonné
Nb de pages : 101 pages
Poids : 772 g
Dimensions : 24cm X 30cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7548-0191-1
EAN : 9782754801911

Rébétiko

(la mauvaise herbe)

de

chez Futuropolis

Paru le | Cartonné 101 pages

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voici ce que Michel Volkovitch explique du rebetiko : "Le rébète, ou màngas, est un marginal qui méprise le bourgeois, ne se marie pas, ne travaille pas, fume du haschisch et écoute sa musique à lui : les chansons dites rebètika. Il a hanté les bas-fonds des villes grecques depuis la fin du siècle dernier jusqu'au milieu du nôtre. Les rébètes ne sont plus qu'un souvenir ; quant aux rebètika, apparus vers 1920, longtemps fustigés par les intellectuels et les bien-pensants de tous bords, ils ont connu tardivement, dans les années 50, un succès foudroyant qui les a tués. L'art ne couche pas dans les lits qu'on lui ouvre ; les rebètika, ces vagabonds, ces voyous, ne pouvaient vivre que sans lit. Ils sont morts d'être enfin respectés, après moins de quarante ans d'existence, au moment où la Grèce entière découvrait enfin ce trésor.

Rien, peut-être, n'a mieux exprimé que ces humbles chansons — comme les tangos argentins, les blues des noirs américains — le fond de l'âme d'un peuple entier.

Les rebètika ont pour sujet la misère, le vin, la drogue, la prison, l'exil, la mort, et surtout l'amour. L'amour malheureux, bien sûr. Ils sont, le plus souvent, tout poisseux de douleur et d'amertume. Les émotions y sont d'autant plus fortes que portées par une langue vive, brutale, tantôt bourrée d'argot, tantôt d'une terrible nudité. Ces chants accompagnés, à l'époque héroïque, par les seuls instruments de la famille du bouzoùki, étaient dansés par un homme (dans le cas du fascinant zeïbèkiko à neuf temps) ou deux hommes (sur les rythmes binaires du hassàpiko)."

Dans cette bande dessinée couverte de prix à sa parution en 2010, David Prudhomme, auteur du récent et très sympathiques "l'oisiveraie",  rend hommage à ces marginaux dans des pages splendides, où le traitement de la couleur et des ombres laisse pantois. en quelques cases et quelques personnages, il restitue au rebetiko tout son univers de douleur et d'humour mélangés. une pure merveille.



Quatrième de couverture

En préambule

Je ne suis pas grec, encore moins musicien, il y a quelque temps déjà que je n'ai pas fumé.

Mais depuis que j'ai découvert cette musique nommée Rébétiko, son univers et l'esprit libertaire qui l'irrigue m'ont happé.

D'abord je fus intrigué par le milieu où le Rébétiko s'est développé, dans les quartiers mal famés, les prisons, les fumeries de haschich des ports du Pirée, de Thessalonique, d'Athènes.

Puis je fus conquis par les personnalités des musiciens, les rébètes, des marginaux, frères d'infortune et d'exil.

Déracinés de Turquie et des îles grecques survivant dans les bidonvilles aux portes des grandes cités.

Né dans la Grèce des années 20, le Rébétiko est comparable dans ses thèmes au tango, au fado.

On le nomme parfois le blues grec.

On le danse de manière hypnotique, yeux fermés.

Le danseur se lève, comme appelé, il tourne lentement sur lui-même, suivant chaque inflexion de la mélodie.

On entend dans cette musique un lien puissant entre l'Orient et l'Occident.

On y entend la douleur de l'exil, le romantisme des ports, l'errance de noctambules, leurs amours miséreuses. L'échec et l'humour.

À l'aube de cette musique, le public et les musiciens étaient frères... Cette rugosité chantée entre parias, au coeur des bas-fonds, dérangeait...

Va comprendre...

En 1936, un dictateur nationaliste, Métaxas, prit le pouvoir à Athènes et décida que ces marginaux chantants devaient être mâtés...

Du même auteur : David Prudhomme