Paru le 13/05/2016 | Broché 262 pages
Tout public
En remémorant le monde taiseux d'une enfance paysanne, la joie existentielle d'un fils sourd-muet et les discrètes correspondances de la nature, ce récit autobiographique d'un homme des bois tente de montrer que tout élément de l'univers a son mode d'expression. Alors que les trilles de la grive, le parfum du chèvrefeuille ou l'aridité de l'erg chantent la beauté de la vie, l'homme conspue cette harmonie en appauvrissant son milieu.
Lui-même se décharne. Sa parole trop rebelle et complexe se rabougrit au profit de l'image. Faut dire que le mot est espiègle, sitôt englouti par la bouche vorace des bébés, il se cache sur le bout de la langue des adultes. Fuyant, souvent équivoque, parfois incompréhensible, il dégèle n'importe quel coeur quand il atteint la diaphane pureté de la poésie.
Bernard Franquin a 18 ans en mai 68. Il jette aux orties ses livres de lettres classiques et s'en va vivre à l'ombre des arbres. Près d'un demi-siècle plus tard, ce premier livre relate l'harmonie trouvée entre un doux ensauvagement des sens et un laborieux apprivoisement des mots. Dans l'un, le garde forestier retrouve sa nature profonde, l'autre ficelle le père de famille à ses proches et permet au syndicaliste d'en découdre avec une technocratie pour qui la forêt n'est qu'un gros portefeuille.