Souvenirs de voyage pour les gens de Boukhara : récit

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 427 pages
Poids : 545 g
Dimensions : 14cm X 23cm
Date de parution :
EAN : 9782742720484

Souvenirs de voyage pour les gens de Boukhara

récit

de

chez Sindbad

Collection(s) : La Bibliothèque persane

Paru le | Broché 427 pages

Tout public

27.70 Indisponible

trad. du persan (Asie centrale), présenté et annoté par Stéphane A. Dudoignon


Quatrième de couverture

L'activité des cercles lettrés de Boukhara, de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au milieu des années 1920, fut marquée par une exceptionnelle effervescence. Au point que la Noble Cité put servir longtemps de lieu de ralliement de tout ce que l'Asie centrale comptait de musulmans soucieux de renouveau social et intellectuel. Le protectorat russe, établi en 1873, devait entraîner la formation d'une classe de négociants autochtones liés à la culture du coton et de la soie. Cette première bourgeoisie étendit rapidement ses activités au-delà de l'Asie centrale ; soucieuse de ses intérêts propres face au capital russe, elle se montra aussi solidaire des mouvements de modernisation et d'émancipation qui parcouraient le monde musulman au tournant des XIXe et XXe siècles.

C'est à cette classe qu'appartenait Mîrzâ Sirâdj ad-Dîn Hakîm (1877-1914). Négociant boukhariote en soie et coton, il se lança dans des activités commerciales qui l'amenèrent à entreprendre, un beau jour de juin 1902, un long voyage d'affaires et d'agrément en Europe, via Istanbul, Londres, Marseille et Moscou. Les vicissitudes de son commerce devaient ensuite le contraindre à huit années d'incessants déplacements, riches en péripéties, entre l'Iran, divisé par la révolution constitutionnelle, l'Afghanistan des émirs modernisateurs et l'Inde déliquescente des derniers nababs.

Le récit de ces voyages est très classique, par des schémas et un ton d'objectivité qu'il emprunte au genre du récit de pèlerinage. Mais c'est dans ce cadre que les Souvenirs de Mîrzâ Sirâdj trouvent leur caractère novateur - par un effet de désacralisation de l'espace et de brouillage des frontières entre islam et non-islam - à l'aube d'un siècle qui, vu d'une Asie centrale bientôt livrée au stalinisme, devait se montrer, d'une manière générale, peu amène envers les tentatives d'instauration d'un libéralisme islamique.

Biographie

Né en 1962, Stéphane A. Dudoignon est docteur de l'université de Paris-III (histoire moderne des sociétés centrasiatiques). Actuellement attaché de recherche de la Société japonaise pour la promotion de la science (JSPS), à l'université de Tokyo, il a publié de nombreux articles d'histoire et de sociologie des milieux lettrés et intelligentsias d'Asie centrale, de la fin du XVIIIe siècle à nos jours, et dirigé : Le Tadjikistan existe-t-il ? Destin politique d'une "nation imparfaite", Cemoti, Paris, 1994 ; Le réformisme musulman en Asie centrale, éditions de l'EHESS, Paris, 1996 ; L'Islam de Russie (Conscience communautaire et autonomie politique chez les Tatars de la Volga et de l'Oural, du XVIIIe siècle à nos jours), Maisonneuve et Larose, Paris, 1997.