Spirales vagabondes : et autres parallèles inédites en labyrinthe

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 336 pages
Poids : 500 g
Dimensions : 16cm X 20cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-37628-034-7
EAN : 9782376280347

Spirales vagabondes

et autres parallèles inédites en labyrinthe

de

chez Nouvelles éditions Place

Collection(s) : Or-la-loi

Paru le | Broché 336 pages

27.00 Indisponible

textes réunis et présentés par Laure Missir


Quatrième de couverture

Joyce Mansour (1928-1986) a publié seize recueils, une pièce de théâtre et des contes. Ses oeuvres (pas si) complètes paraissent en 1992 et sont rééditées 2015.

Les textes ici réunis augmentent à peu près de moitié l'oeuvre éditée de Joyce Mansour : plus des trois quarts sont totalement inédits, certains sont des variantes d'écrits déjà parus, d'autres encore ont été publiés dans des revues mais oubliés lors de l'édition de ses oeuvres complètes. Si, bien sûr, un tel volume de « nouveautés » peut être considéré comme un événement éditorial dans une société droguée à l'inflation et constamment en quête de complétude, l'enjeu et l'intérêt de cette édition sont ailleurs.

Ces inédits ne proviennent pas de quelques cahiers écrits à une certaine époque de la vie de Joyce Mansour, puis oubliés. Au contraire, ils traversent toutes ses écritures, des premiers Cris en 1953 aux derniers Trous noirs de 1986 ; des fulgurances poétiques aux récits en passant par les textes dialogués. Ils sont une autre oeuvre complète, ils dédoublent totalement - mais autrement - celle déjà publiée : c'est un labyrinthe parallèle qui offre au lecteur l'épreuve toujours renouvelée de son écriture inapaisable, inachevable ; un labyrinthe répété dans sa différence qui, dans cet écart, nous invite à entrer dans la matrice de sa poésie, nous place au coeur de la fabrique de son écriture.

D'une actualité et d'une urgence criantes, cette écriture est capable de transformer la haine de notre siècle, née du délire identitaire, en l'amour de la singularité grâce auquel femmes et hommes dévoileront cet impensable, parce qu'indicible, « champ d'incandescence » où se consolent et s'embrassent les contraires : l'extase où le moi périt et où la vue ressuscite ; cette volupté parfaite de l'éros où tous les sentiments contradictoires de la vie utile - amour-colère, joie-douleur, triomphe-angoisse - se trouvent réunis en un tout mêlé qui offre au moi une extension aux limites du monde et libère de l'emprise du concept, de l'esprit qui sépare espace et temps, âme et corps, sens et image. Une mystique immanente.

[...] Il faut mieux étaler son beurre sur les tristes pavés
Du sommier
Que de tourner autour de ton sexe éternelle toupie
Aux orbes évasés en dentelles légères
Et spirales vagabondes

[...]
Tous les rêves dit Bérakoth
Crèvent dans la bouche
Du lecteur
Devant moi l'herbe folle
Derrière et dedans dorénavant c'est ainsi
Jaillit de ma gorge en hoquets convulsifs
Et dans la clairière où tourbillonnent les arbres morts
Deux ombres maigres se prennent aux cheveux
Mon frère mon cousin mon amant ou encore
L'homme que je suis entre les lignes
Poésie
J'ai faim de ta chair
Je cultive le pavot bistre
La lymphe et la fissure
Las ton sexe ne moutonne que dans la hargne
Il y a des vérités qu'on voudrait maudire
[...]
(L'horizon de l'aveugle)

Du même auteur : Joyce Mansour