Collection(s) : Et d'ailleurs
Paru le 05/01/2011 | Broché 530 pages
traduit du danois par Alex Fouillet
Et si le Danemark n'était pas un paradis social ? Mais plutôt un pays aux allures d'ex-Yougoslavie dans lequel deux frères, héros malheureux de ce roman magnifique, tentent vaille que vaille d'échapper à une existence de déclassés ?
Deux voix se croisent et se répondent indirectement dans cette histoire terriblement dure mais si émouvante qu'elle nous rappelle que la vie n'est que rarement un (long) fleuve tranquille.
Trainspotting à la danoise, Submarino explore le Copenhague underground à travers les destins de deux frères en quête d'une normalité dont ils ignorent tout.
Enfants des services sociaux, Nick et son frère se rencontrent à la sortie d'un foyer, le jour où leur mère décide de leur offrir un semblant de vie de famille. Très vite pourtant, elle tombe enceinte et reprend son errance de bar en bar, de passe en passe. Livrés à eux-mêmes, les deux frères s'occupent du bébé avec les moyens du bord. Quand le petit crie trop fort, ils mettent la télé à fond et sniffent de la peinture. Mais un jour le bébé ne crie plus : il est mort.
Des années plus tard, Nick traîne son corps bodybuildé et rongé par l'alcool dans les basfonds de Copenhague. Son frère, héroïnomane, élève seul son fils et prend la tête d'une petite armée de dealers. Tous deux se débattent pour survivre à ce terrible passé et tenter d'échapper, en vain, à la marginalité.
Chronique violente et sans concession, Submarino dissèque les vies de ces êtres mal nés, héritiers malgré eux d'une misère sociale dont ils ne parviennent pas à s'extraire. Un livre coup de poing auquel le cliché d'un Danemark pays-le-plus-heureux-du-monde ne résiste pas et dont on peine à sortir indemne.
Jonas T. Bengtsson (né en 1976) fait irruption sur la scène littéraire danoise en 2005. Deux ans plus tard, Submarino, portrait dérangeant des bas-fonds de Copenhague, confirme son talent. Le roman a été adapté au cinéma en 2010 par le Danois Thomas Vinterberg (Festen).
