Collection(s) : Bibliothèque arabe
Paru le 01/02/2013 | Broché 230 pages
traduit de l'anglais par Anne-Laure Tissut
Superman est arabe
Faisant suite à J'ai tué Schéhérazade et écrit avec la même verve, ce livre de Joumana Haddad dénonce le système patriarcal qui sévit dans le monde arabe et qui s'enracine dans les trois religions monothéistes. En discriminant la femme au sein de la famille et dans la vie sociale, ces religions n'ont pas seulement favorisé le machisme mais l'ont aussi institutionnalisé et sacralisé. Machisme qui, sous les apparences de la force, de la confiance en soi, de l'aplomb, de la fierté individuelle ou clanique, traduit au contraire un profond sentiment d'insécurité et des peurs irrationnelles.
En ce temps de grands bouleversements politiques dans cette région du monde, l'auteure insiste, en mariant confidences, réflexions, traits d'humour et échappées poétiques, sur cette idée que les luttes engagées ces deux dernières années pour la liberté et la dignité n'aboutiront à rien sans l'affirmation progressive d'une « nouvelle masculinité » arabe, c'est-à-dire sans l'établissement d'un rapport radicalement différent entre l'homme et la femme - et entre chacun d'eux et son propre corps.
Joumana Haddad est née en 1970 à Beyrouth. Elle dirige les pages culturelles du quotidien An-Nahar, ainsi que le magazine Jasad (Corps), qu'elle a fondé en 2009. Journaliste et traductrice polyglotte, elle a interviewé de grands écrivains comme Umberto Eco, Wole Soyinka, Paul Auster, José Saramago et Mario Vargas Llosa. Poétesse, elle a publié cinq recueils, dont Le Retour de Lilith (Babel n° 1079), pour lesquels elle a reçu divers prix, notamment le prix de la fondation Métropolis bleu pour la littérature arabe (Montréal, 2010). Sindbad/Actes Sud a également publié l'essai J'ai tué Schéhérazade. Confessions d'une femme arabe en colère (2010), qui a fait grand bruit et a été traduit dans une douzaine de langues.