Collection(s) : Sources d'histoire médiévale
Paru le 06/12/2018 | Relié 205 pages
suivi de la traduction de Jean Le Long, 1351 | présentation et commentaire par Christiane Deluz
En 1336, Guillaume de Boldensele, frère Prêcheur du couvent de Minden, de retour d'un pèlerinage à Jérusalem, rédige, à la demande du cardinal de Talleyrand, personnage influent de la cour pontificale d'Avignon, un Liber consacré à la Terre Sainte et à l'Égypte. Parmi les nombreux récits de pèlerinage du XIVe siècle qui nous sont parvenus, celui-ci se distingue par l'étendue de la culture dont il témoigne. Culture théologique, ce qui ne surprend pas, mais aussi culture scientifique, jointe à une curiosité d'esprit, qui l'amène à confronter son savoir à l'expérience, devant des phénomènes jugés miraculeux, à construire une image du monde fondée à la fois sur la cartographie et sur ses propres observations.
Dès 1351, Jean le Long, abbé de Saint-Bertin à Saint-Omer, insère ce récit dans la série de traductions qu'il consacre au Proche-Orient et à l'Asie récemment découverte, offrant ainsi un témoignage intéressant sur le nouveau statut du français comme « langue de clergie ». Ainsi c'est à un double titre que l'oeuvre de Boldensele mérite d'être tirée de l'oubli.
Christiane Deluz est professeur honoraire de l'université François-Rabelais à Tours. Elle s'est intéressée à l'histoire de la géographie médiévale en étudiant les récits de pèlerinage et les images du monde, notamment le Livre de Jean de Mandeville (1356). Elle a donné une synthèse de ses recherches dans « Une image du monde. La géographie dans l'Occident médiéval (Ve-XVe siècle) » dans La Terre. Connaissance, représentation, mesure au Moyen Âge, dir. Patrick Gautier Dalché (2013).