Collection(s) : Editions illustrées
Paru le 08/11/2018 | Pochette
Tout public
illustrations Doug John Miller
Sur les nuages
La Lecture
(25 juillet 1888)
« Une rumeur immense monte vers nous, une rumeur faite de mille bruits, de toute la vie des rues, du roulement des voitures sur les pavés, des hennissements des chevaux, du claquement des fouets, des voix humaines, du ronflement des trains. Dominant tout, proches ou lointains, suraigus ou graves, les sifflets des locomotives semblent déchirer l'air, tant ils sont vibrants et clairs. Voici maintenant la plaine autour de la ville, la plaine verte que coupent les routes blanches, droites, croisées en tous sens, innombrables. Mais tout à coup les détails de la terre, si nets, se troublent un peu comme si on les eût doucement effacés, puis s'embrument derrière une fumée presque imperceptible, puis se confondent tout à fait brouillés, presque disparus. Nous pénétrons dans les nuages. »
Le 8 juillet 1887, le ballon le Horla s'élève dans le ciel de Paris, emportant Guy de Maupassant jusqu'en Belgique. Pris d'enthousiasme pour les voyages en ballon, dans lesquels il voit de nouvelles perspectives scientifiques et imaginaires, l'écrivain a participé au financement de l'aéronef et l'a baptisé d'après le titre de son dernier recueil de nouvelles. Publié en 1888 dans une revue littéraire, « Sur les nuages » n'est ni un journal de voyage, ni un récit d'aventures à la Jules Verne. Le romancier offre au lecteur sa vision personnelle du monde des airs, où le réalisme côtoie le fantastique.
Guy de Maupassant (1850-1893) grandit dans la campagne normande. Sa rencontre avec Flaubert lui ouvre les portes de la vie littéraire. En 1880, il contribue au recueil des Soirées de Médan - manifeste de l'école naturaliste - avec sa nouvelle Boule de Suif, qui lui apporte une grande célébrité. Maupassant peut alors vivre de sa plume : outre deux cents chroniques rédigées pour plusieurs journaux, il réunit trois cents contes dans une quinzaine de recueils, écrit aussi des nouvelles, quelques pièces de théâtre et six romans. Atteint très jeune de la syphilis, il souffre de migraines et de crises nerveuses. C'est lorsque la stérilité créative le prend qu'il sombre dans la folie : il est interné en 1892 dans la clinique du docteur Blanche, où il restera jusqu'à sa mort.
Doug John Miller travaille à Londres comme assistant d'architecte et illustrateur. Il crée des illustrations regorgeant de détails, pleines de petits récits enchevêtrés dans des compositions architecturales colorées et fantastiques. Il collabore avec plusieurs journaux et revues (Wired UK, The Robb Report, Courier Magazine, Radio Times, The London Magazine, The New York Times), et participe à diverses expositions. Son travail a été couronné par plusieurs prix.
