Une chambre en ville : hôtels meublés et garnis à Paris 1860-1990

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 430 pages
Poids : 1009 g
Dimensions : 17cm X 23cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-913610-95-8
EAN : 9782913610958

Une chambre en ville

hôtels meublés et garnis à Paris 1860-1990

de ,

chez Créaphis

Paru le | Broché 430 pages

Tout public

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préface Andrée Michel


Quatrième de couverture

Cet ouvrage retrace l'histoire méconnue d'un secteur du logement populaire à Paris : les «garnis», à savoir les maisons et hôtels meublés à destination des salariés modestes et des ouvriers. Certains drames de l'année 2005 (incendie de l'hôtel Paris-Opéra : 25 morts) ont de nouveau attiré l'attention sur les rares hôtels meublés qui subsistent aujourd'hui, vétustes et surpeuplés, signe de la pénurie de logements pour les plus démunis. Or, jadis, ces établissements pullulaient dans Paris : près de 10 000 logeurs en 1880, et près de 200 000 personnes logées ; au tout début des années 1930, avant la crise économique, près de 350 000 Parisiens (11 % de la population de la capitale !) ne vivaient pas dans leurs meubles. Le migrant d'origine provinciale ou étrangère venant à Paris pour travailler s'installait tout naturellement à l'hôtel. Avoir une chambre en ville, c'était le gage banal d'une indépendance minimum. Cette fonction de sas valait surtout pour les hommes ; les femmes, à leur arrivée à Paris, occupaient plutôt des emplois où elles étaient nourries et logées.

Avec la crise économique des années 1930, le secteur commença un lent déclin. Au moment de la crise du logement des années 1950, l'hôtel meublé retrouva un second souffle. Le déclin s'accéléra ensuite dans les années 1960. Le garni était devenu dans l'opinion et pour l'État synonyme de taudis et de logement insalubre, destructeur de la famille et de la morale et une partie de ses habitants put accéder au logement social de masse. Subsistèrent longtemps des formes particulières d'accueil des plus pauvres : vieilles maisons insalubres du centre et des faubourgs, bidonvilles, foyers de travailleurs, cités de transit... Rôle rempli auparavant - et souvent infiniment mieux - par le garni.

Maintenus en vie comme substitut dérisoire au logement social déficient, ou bien transformés en «résidences sociales», les hôtels sont aujourd'hui bien loin de leur rôle ancien d'habitat de transition entre migration et intégration en ville. Leur survivance, signe de la misère des temps, est aussi le gage du maintien des plus pauvres dans la ville.

Biographie

Alain Faure est historien, chercheur à l'Université de Paris X-Nanterre.

Claire Lévy-Vroelant est professeur de sociologie à l'Université de Paris VIII, où elle dirige le master de sociologie. Elle est chercheur au CRH (Centre de Recherche sur l'Habitat, UMR LOUEST du CNRS) et associée au CSU (Cultures et Sociétés Urbaines). Elle est également membre du GIS Réseau Socio-Economie de l'Habitat, où elle dirige l'axe international, et membre du Comité de direction de l'ENHR (European network of housing research).