Collection(s) : Littérature
Paru le 20/08/2020 | Broché 217 pages
édition établie, présentée et annotée par Benoît Auclerc
Francis Ponge a soixante-dix ans lorsque, en août 1969, il reçoit d'un étudiant de Rennes un mémoire consacré à son oeuvre. Cet étudiant, c'est Christian Prigent, alors âgé de vingt-trois ans et fondateur de la toute nouvelle revue TXT. L'un espère faire reconnaître définitivement la modernité de son oeuvre et lui assurer des héritiers ; l'autre, cherchant son écriture, évolue très vite sur le plan esthétique et politique. Et Tel Quel n'est pas loin.
Correspondance entre un « grand écrivain » et un « jeune homme », cette suite d'une centaine de courriers étalés entre 1969 et 1986 a cependant bien peu en commun avec les Lettres à un jeune poète, et documente surtout notre histoire littéraire récente. Elle éclaire la réception d'une oeuvre qui entend incarner « un apport aussi radical (pour le moins !) que celui d'Artaud ou de Bataille à la mutation en cours » et témoigne de l'effervescence intellectuelle et politique de l'après-68, laquelle sera la cause majeure de la rupture entre les deux hommes.
Transmission ambiguë au-delà d'un fossé générationnel ? Tel est peut-être ce que donnent à voir ces lettres. Ou, pour reprendre l'expression de Benoît Auclerc : « relation enragée ».
Francis Ponge (1899-1988) est l'un des grands écrivains français du XXe siècle, auteur, entre autres, du Parti-pris des choses (1942), de La Rage de l'expression (1952), du Pour un Malherbe (1965) et de La Fabrique du pré (1971).
Christian Prigent, né à Saint-Brieuc en 1945, est l'auteur d'une thèse intitulée La poétique de Francis Ponge. Il a fondé en 1969 et dirigé jusqu'en 1993 la revue et la collection TXT et publié de nombreux ouvrages de poésie, de fiction et des essais littéraires (dernier paru : Point d'appui, P.O.L, 2019). Parallèlement à cet livre, L'Atelier contemporain fait paraître sous le titre La peinture me regarde le recueil de ses écrits sur l'art de 1974 à aujourd'hui.
