URSS, de l'idéologie à la crise finale : le socialisme soviétique, trahi par l'ordinateur ? : essai

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 158 pages
Poids : 230 g
Dimensions : 15cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-37604-055-2
EAN : 9782376040552

URSS, de l'idéologie à la crise finale

le socialisme soviétique, trahi par l'ordinateur ?
essai

de

chez SIGEST

Paru le | Broché 158 pages

Tout public

16.95 En stock dans notre réseau
Ajouter au panier

préface de Jacques Sapir


Quatrième de couverture

L'idéologie a un rôle clé dans la société soviétique, dans la mesure où elle justifie la domination du Parti-État et de son objectif suprême, hérité de la révolution d'Octobre 1917 : la construction du communisme, phase ultime du développement social. De la réalisation de l'objectif octobriste dépend la légitimité du régime soviétique.

Dans l'optique d'une progression rapide vers le communisme démontrant la supériorité du Parti, l'accélération de la croissance devient une nécessité politique. L'Économie centralement planifiée (ECP) est née de cette exigence historique. Via le plan quinquennal, elle suppose une centralisation totale pour concentrer les efforts du peuple soviétique sur les objectifs du PCUS. Selon un principe de soumission hiérarchique, le fonctionnement de l'ECP s'appuie sur une pression constante du Parti sur les agents soumis à ses directives. À partir des années 1970, la complexification de l'économie rend cette centralisation impossible car, dépassé par le volume d'informations à traiter, le Parti devient « aveugle » : le système lui échappe. S'opposant à l'emprise du Parti et à toute réforme menaçant ses intérêts, l'hostilité du contre-pouvoir ministériel va aggraver la perte de contrôle de ce dernier sur les agents. Dès lors, l'économie soviétique n'est plus guidée par le plan et entre en trajectoire instable, idéologiquement dangereuse. Amorce d'une crise finale.

En permettant une gestion mathématique optimale, l'ordinateur semble alors la seule solution pour éviter la saturation informationnelle et sauver le plan soviétique de la « maudite échelle ». Or, en favorisant le pluralisme de l'information, l'ordinateur menace le monopole du Parti. En brisant le pouvoir sclérosant de la Nomenklatura et des bureaucraties ministérielles, l'ultime tentative réformatrice de Gorbatchev - Perestroïka-, de créer un « socialisme à visage humain » sera impuissante face à une mort programmée, actée par sa démission de la présidence de l'URSS, le 25 décembre 1991. Fin d'un rêve, un peu fou.

Biographie

Jean Geronimo est Docteur en Économie, spécialiste de la Pensée économique et stratégique soviéto-russe. Enseignant à l'Université de Grenoble, il développe une analyse originale du repositionnement international de l'État russe depuis la fin de la Guerre froide : un nouveau Capitalisme d'état, à la recherche d'une « troisième voie » fondatrice de son identité post-soviétique, dans le cadre d'une inflexion démocratique de la gouvernance mondiale recentrée sur l'ONU.

Ce chercheur souligne de troublantes inerties soviétiques dans la stratégie de puissance de la Russie, de retour sur la scène internationale : d'abord, son implication légaliste dans les crises iranienne, syrienne et ukrainienne, ensuite, sa volonté de rééquilibrer l'ordre mondial par la création d'un axe eurasien sino-indo-russe et, enfin, son désir de retrouver son statut de grande puissance contre son ennemi historique, américain.

Dans le prolongement du soviétisme, il s'agit pour Moscou de reconstruire une zone d'influence périphérique en ex-URSS pour renforcer son glacis sécuritaire et son pouvoir géopolitique ancré sur la force nucléaire : l'atome rouge. Dans le cadre d'une instabilité mondiale réactivant son instinct de survie axé sur la défense de ses intérêts nationaux élargis à l'ancien espace soviétique, Vladimir Poutine reste un homo-soviéticus.