Voyage en terres d’Afrique(s), prélude au Printemps des Poètes

jeudi
02
mars
19h30

Rencontres et Débats

Lieu : Atout Livre 203 BIS AVENUE DAUMESNIL 75012 PARIS

Nous fêterons en "avant-première" le Printemps des poètes en compagnie de Bruno Doucey, poète et éditeur, et Nimrod, poète, essayiste, romancier, né au Tchad, aujourd’hui installé en France, autour de l’anthologie "120 nuances d’Afrique" qu'ils ont dirigé ensemble aux éditions Bruno Doucey. Nous évoquerons aussi les deux derniers livres de Nimrod, son roman "L’enfant n’est pas mort" paru chez Bruno Doucey, et son anthologie personnelle "J'aurais un royaume en bois flotté" édité dans la collection Poésie Gallimard.
Poète, essayiste, romancier, Nimrod est né au Tchad en 1959, mais il vit en France depuis plus de vingt ans. Il est l’auteur de plusieurs romans publiés chez Actes Sud, notamment Les jambes d’Alice (2001), Le Départ (2005) ou Un balcon sur l’Algérois (2013). En 2006, il publie un essai sur le poète Léopold Sédar Senghor aux éditions Seghers, sous la direction de Bruno Doucey. Jusqu’alors son œuvre poétique, couronnée par plusieurs prix littéraires, était néanmoins publiée aux éditions Obsidiane. Sur les berges du Chari, district nord de la beauté est paru aux Éditions Bruno Doucey en avril 2016. En 2017, il a publié, dans la collection « Sur le fil », le roman L’enfant n’est pas mort, consacré à la poète sud-africaine Ingrid Jonker. Il a également participé à la réalisation de l’anthologie du Printemps des Poètes 2017, 120 nuances d’Afrique.
 
"120 nuances d'Afrique" est l’anthologie de référence du Printemps des Poètes 2017, établie par Bruno Doucey, Nimrod et Christian Poslaniec et à paraître le 16 février dans la collection Tissage de Bruno Doucey. Elle est une invitation à explorer le continent injustement méconnu de la poésie africaine. Et cela ressemble à un voyage. Voyage dans le temps, à la rencontre des griots et de l’oralité native du poème ; voyage dans l’espace, d’est en ouest, du nord au sud, sans ignorer les territoires situés au-delà du continent. Car toutes les Afriques cohabitent dans ce livre : méditerranéenne, saharienne, sahélienne, équatoriale, australe ; américaine quand le poème devient blues ; Afrique des Éthiopiques et des Atlantes ; Afrique noire, blanche, ou métisse, continentale ou insulaire, qui s’étire jusqu’aux Antilles et à Mayotte. Un monde s’éveille sous nos yeux : celui des rythmes incandescents et de la parole libérée.
 
"L'enfant n'est pas mort" est l’histoire d’un destin bouleversant qui nous replonge au cœur de l’apartheid : celui de la poète sud-africaine Ingrid Jonker. C'est un roman douloureux et intense pour découvrir la poète que Nelson Mandela aimait. Il paraîtra le 16 février dans la collection "Sur le fil" chez Bruno Doucey.
1er avril 1960 : un bébé noir est tué par la police dans un ghetto d’Afrique du Sud. C’en est trop pour Ingrid Jonker, une jeune blanche qui fonce rencontrer la mère de la victime. Elle, la fille de l’un des dignitaires de l’apartheid, va écrire un poème bouleversant à la suite de ce drame. Mai 1994 : Mandela monte pour la première fois à la tribune de l’assemblée. Devant les députés médusés, il lit le poème d’Ingrid Jonker. Car la poésie est le fil de soie qui relie Nelson et Ingrid, par delà les différences de couleur de peau. Faisant alterner avec brio la grande figure de Mandela et la fragile silhouette de la poète, Nimrod nous entraîne dans la douloureuse tragédie d’un pays qui se mêle au mal de vivre d’Ingrid. Comment survivre quand votre père est une ordure et qu’il vous renie ?
  
Qui sont les éditions Bruno Doucey ? Des voisins du douzième, installés rue de Reuilly, qui vivent par et pour la poésie. Quelle poésie ?
" Une poésie vivante et généreuse, ouverte et offerte à tous, une poésie qui ouvre nos horizons et nous rend plus forts ensemble, voilà la poésie que cette nouvelle maison d’édition veut promouvoir.
Poète, éditeur de poètes, j’entends d’abord faire découvrir les richesses insoupçonnées des poésies du monde. Les premiers livres donnent le ton : les poètes que nous publions proviennent de tous les continents : de France bien sûr, mais aussi des États-Unis, d’Irak, du Canada, d’Haïti… Et nous préparons déjà, pour les années à venir, d’autres voyages autour du monde. À l’heure où la France fait valoir les prérogatives de son Identité nationale, nous tenons à rappeler que la langue française ne possède ni cadastre ni titre de propriété. Elle est un espace libéré des frontières où chaque être repousse les limites de l’horizon d’autrui.
Poésie de combat, en somme ? Oui, dès lors que nous apprenons à métisser nos héritages culturels et humains pour bâtir un nouvel art de vivre ensemble. Et puisque nous avons réédité les poèmes qu’il écrivit pendant la Résistance, laissons à Pierre Seghers le soin de conclure par ces mots :
« Si la poésie ne vous aide pas à vivre faites autre chose.
Je la tiens pour essentielle à l’homme,
autant que les battements de son cœur. » "
Bruno Doucey