Soirée OVIDE

jeudi
07
décembre
20h00

Rencontres et Débats

Lieu : Atout Livre 203 BIS AVENUE DAUMESNIL 75012 PARIS

 

 Grande soirée OVIDE, avec Marie Cosnay, dont la magnifique traduction des Métamorphoses, fruit de dix ans de travail et saluée par la critique, vient de paraître aux éditions de l'Ogre. Elle sera accompagnée de Pierre Judet de la Combe qui en a fait la préface.

Nous aurons également le plaisir d'écouter des extraits des Métamorphoses lus par la comédienne Violaine Schwartz.

 

Marie Cosnay est professeure de lettres, traductrice de textes classiques et écrivaine. Elle a récemment publié Vie de HB chez Nous et le Fils de judith au Cheyne, ainsi que Cordelia la guerre et Aquero à l'Ogre. Elle vit à Bayonne.

 

Pierre Judée de la Combe est un hélleniste français, directeur d'études à l'EHESS et directeur de recherche au CNRS. Il est l'auteur, entre autres, de la récente biographie d'Homère paru en octobre dans la collection Folio biographies, ainsi que de L'avenir des anciens : oser lire les grecs et les latins paru chez Albin Michel.

 

Violaine Schwartz est romancière, chanteuse et actrice. Elle est l’auteur de plusieurs livres et pièces radiophonique, ainsi que comédienne au théâtre et au cinéma. Elle participe également à des lectures publiques. Depuis la saison 2011-2012, elle est l'une des "papous" de l'émission de France Culture Des Papous dans la tête, animée par Françoise Treussard

 

La traduction d’un livre aussi extraordinaire que Les Métamorphoses d’Ovide relève d’une forme de folie. Imaginez : une traduction fleuve de plus de dix ans et de quelque 12 000 vers. Pourtant ce projet semble découler naturellement de l’activité d’écrivaine et de traductrice de Marie Cosnay. En 2006, alors que Marie Cosnay enseigne les lettres classiques au collège depuis de nombreuses années, les livres X, XI, XII des Métamorphoses d’Ovide sont inscrits au programme du baccalauréat littéraire. Alors, Marie Cosnay se lance dans la traduction de ces trois chants à destination des Terminales. La première réaction des jeunes élèves et de leurs professeurs, c’est qu’ils n’imaginaient pas Ovide si contemporain. Si contemporain ! Le projet est lancé, et elle reprend Les Métamorphoses depuis le livre I pour en achever la traduction en juin 2016. On imagine la constance et l’énergie incroyable qu’il a fallu puiser pour en arriver à bout. Une nouvelle traduction donc, qui vient s’ajouter à celles de Georges Lafaye et d’Olivier Sers aux Belles Lettres ou à celle de Danielle Robert chez Actes Sud. Non seulement Les Métamorphoses fait partie de ces œuvres qui méritent et appellent plusieurs traductions, mais il en manquait une, celle qui révélerait toute la modernité de l’écriture d’Ovide et qu’on lirait non pas comme un texte antique, mais comme de la poésie ou comme un roman d’aventure.

 

Les Métamorphoses, c’est un livre monstre par sa forme et par son projet, un poème de 15 livres qui rassemble en quelque 12 000 vers le récit de 246 fables racontant les métamorphoses des dieux et des héros, depuis le chaos originel jusqu’à la métamorphose de Jules César en étoile. C’est un texte tellement important qu’il irrigue tout un pan de l’art et de la littérature. Même si vous ne l’avez pas lu, vous en avez forcément des images ou des fragments d’histoires. Ovide pioche dans l’immense répertoire des mythologies grecques et romaines et recompose sa propre épopée pour nous raconter le monde. Ovide est un poète de l’amour, du désir et de l’orgueil, et ce qu’il nous livre est un immense roman d’aventure.

 

 

"C’est la langue elle-même, dans cette nouvelle traduction signée Marie Cosnay de la dernière des grandes épopées antiques, qui court de métamorphose en métamorphose, se tord ou se dresse et griffe ou gronde, entraînant le lecteur au rythme des mille et une prophéties qui la relancent. (...) Le désir emporte tout, et c’est écrit. Furieux au masculin, impérieux au féminin, il se moque de la raison jusqu’à la plus vive cruauté, comme les dieux jaloux qui modifient nos existences. Que Jupiter ou Héra soient morts de longue date ne les empêche pas de continuer à y prendre plaisir, manifestement : lisez, vous verrez."

Bertrand Leclair, Le Monde, jeudi 9 novembre 2017.