Paru le 02/03/2017 | Broché 193 pages
Public motivé
traduit du chinois par Sylvie Gentil
En contrepoint de ses romans, le grand écrivain chinois Yan Lianke mène depuis longtemps une réflexion sur l'écriture et la littérature, qui continue de nourrir toute son oeuvre.
« Colère et passion sont l'âme de mon travail. »
A l'origine, il y a la révolte de l'écrivain. Son désir de détruire la prison conventionnelle que les classiques lui ont léguée. De tailler en pièces le réel manipulé et falsifié de la propagande culturelle chinoise.
Lorsque la réalité ressemble à un tremblement de terre prêt à tout moment à ébranler le sol où l'on marche, il faut aller chercher des causes cachées, invisibles qui puissent expliquer ce réel incompréhensible et chaotique.
Remontant le temps, Yan Lianke convoque les grandes voix du réalisme, Stendhal ou Kafka aussi bien que Joyce ou Garcia Marquez, pour retracer l'évolution de la fiction dans son pouvoir à rendre compte du réel. Il nous conduit ainsi à la découverte de ce qu'il appelle audacieusement le « mythoréalisme », la seule forme littéraire susceptible de nous emmener explorer les contre-courants et les sombres tourbillons sous le fleuve clair du rationnel.
Un manifeste littéraire qui est aussi un acte de foi en la capacité de l'humanité à survivre à la folie du monde.
Né en 1958 dans la région du Henan, Yan Lianke débute sa carrière littéraire en 1978, en tant qu'écrivain de l'armée, avant de libérer son imaginaire et défier la censure. « En raison notamment du manque de démocratie, chacun a le sentiment d'être ligoté, oppressé, de ne pouvoir se libérer de liens invisibles. Moi, je sais qu'on m'a ligoté, c'est pour cela que j'écris. » (interview à Libération)