Collection(s) : Eléments
Paru le 10/10/2016 | Broché 465 pages
Public motivé
Le « néo-libéralisme » évoque les figures de Margaret Thatcher, de Ronald Reagan et leurs politiques : déréglementations, privatisations, démantèlement de l'État providence, mise au pas des syndicats. Pourtant, à considérer le cas français, cette contre-révolution s'enracine plutôt dans le bouillonnement intellectuel de l'entre-deux-guerres, lorsque des économistes, des patrons et des hauts fonctionnaires jetèrent les bases d'un libéralisme nouveau, se voulant une troisième voie entre le « laissez-faire », jugé moribond, et la planification, supposée faire le lit du socialisme. Loin d'être un simple produit d'importation, le néolibéralisme français constitue le révélateur d'un ensemble de transformations : celles du rôle de l'État et de ses structures, celles des doctrines économiques, celles du champ du pouvoir et de l'action publique.
Ce livre retrace, à partir de documents d'archives inédits, la longue marche de l'idéologie néo-libérale. À travers la mise en contexte de luttes politiques et de trajectoires individuelles, il explique comment le néolibéralisme s'est institutionnalisé en France.
Sociologue au CNRS, François Denord est membre du Centre européen de sociologie et de science politique (EHESS-université Paris 1). Ses travaux portent principalement sur les milieux dirigeants et l'articulation entre doctrines et politiques économiques. Dernier livre paru : Le Concert des puissants (avec Paul Lagneau-Ymonet, 2016).