Montesquieu et l'émergence de l'économie politique

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 498 pages
Poids : 835 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
EAN : 9782745313782

Montesquieu et l'émergence de l'économie politique

de

chez H. Champion

Collection(s) : Les dix-huitièmes siècles

Paru le | Relié 498 pages

Doctorat

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Quatrième de couverture

L'objet de ce livre est d'examiner le rôle de Montesquieu dans l'émergence de l'économie politique. Il ne s'agit pas seulement de souligner que Quesnay et Smith, habituellement désignés comme véritables « fondateurs », sont de grands lecteurs de L'Esprit des lois, qu'ils s'en inspirent ou qu'ils le critiquent. L'Esprit des lois permet à la fois d'évaluer les promesses et de mesurer les risques associés à la « prise de pouvoir » de l'économie et à la limitation de la souveraineté politique. En affirmant que le commerce contribue à la sûreté et adoucit les moeurs, Montesquieu fait miroiter les promesses associées à l'essor de l'économie marchande : la mondialisation des échanges peut mettre en échec la violence militaire ou civile. Mais le philosophe n'occulte pas pour autant les risques qu'un tel essor comporte, soit qu'il mette en avant la corruption morale des sociétés marchandes, soit qu'il invoque le déclin d'une certaine pratique politique et d'une certaine éthique sociale qui ne réduirait pas les motivations au seul désir de profit. Montesquieu nous intéresse aujourd'hui par cette tension même : ayant identifié les effets positifs de l'essor de l'économie - le potentiel d'émancipation qu'elle recèle - il a tenté de penser l'ambivalence associée à la déterritorialisation des richesses et ses conséquences possibles sur le déclin de l'éthique civile et de l'esprit civique, la pacification des rapports entre les nations et la préservation de la liberté politique. Loin d'envisager la constitution d'une science autonome, Montesquieu, en d'autres termes, s'est toujours intéressé aux effets de l'économie sur les autres sphères de la vie publique : morale, sociale, politique. En ceci, il ne faisait qu'appliquer aux phénomènes économiques (commerciaux, monétaires, démographiques) la méthode qui lui est propre : déterminer les causes physiques et morales des lois et des moeurs, évaluer l'utilité, en situation, des institutions et des pratiques. L'économie ne saurait dégager des lois « naturelles », indépendantes des autres phénomènes sociaux ; elle ne saurait bénéficier, en un mot, d'un régime d'exception.

Biographie

Céline Spector, ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm, est maître de conférences en philosophie à l'Université de Bordeaux III. Son dernier ouvrage paru s'intitule Montesquieu. Pouvoirs, richesses et sociétés (Paris, P.U.F., 2004). Ses principaux travaux portent sur la philosophie française du XVIIIe siècle. Elle participe à l'édition des Oeuvres complètes de Montesquieu en cours à la Voltaire Foundation.