Europe, n° 1061-1062. Tristan Tzara

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 379 pages
Poids : 428 g
Dimensions : 13cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-35150-089-7
EAN : 9782351500897

Kurt Schwitters

chez Europe

Serie : Europe. Vol 1061-1062

Paru le | Broché 379 pages

Public motivé

Revue
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Quatrième de couverture

Tristan Tzara est-il, comme tant d'autres poètes, trop connu, donc méconnu, Une partie de son activité créatrice, la plus juvénile, semble avoir étouffé la suite, comme si quatre ou cinq années d'agitation intense, au centre de Dada, avaient effacé une production poétique continue et soutenue durant quarante années encore. Mais sait-on ce qu'était réellement son activité poétique au service de Dada, en dehors de la gesticulation des uns et des autres ? A-t-on vraiment lu Dada ? Le public ne préfère-t-il pas trop souvent s'en remettre à l'anecdote, aux faits divers qui remplissent la chronique Dada ? Et de discuter, à perte de vue, sur le sens philosophique qu'il faudrait attribuer à la geste dadaïste. Pour certains, Dada étant purement nihilisme, il ne peut être question de donner un sens positif à ce qui se veut destruction totale. Or, de son côté, Tzara s'est très tôt efforcé de montrer que toute destruction débouchait sur la création, comme le proclamait naguère le Père Ubu : « Cornegidouille ! nous n'aurons point tout démoli si nous ne démolissons même les ruines ! » Il importe aujourd'hui de considérer ce poète dans la continuité de son aventure et de lire son oeuvre pour ce qu'elle est, et non pour ce qu'elle est supposée illustrer. À l'écoute de « cette voix qui eut le génie de faire des mots de tous les jours les mots de toutes les nuits », comme le disait Aragon, se révèle alors un vaste chant portant témoignage de l'humanité.

L'oeuvre de Kurt Schwitters est à la fois multiforme et fascinante. Elle comporte des sculptures, des peintures abstraites, des collages et assemblages, des constructions dans l'espace (Merzbauten), des peintures de portraits et de paysages, des poèmes lyriques, des poèmes concrets et visuels, des poèmes sonores, des contes, des récits, des pièces de théâtre, des textes critiques et des manifestes, sans oublier le design graphique et la revue Merz... Comme l'observait Tristan Tzara : « Il est difficile, en parlant de Schwitters, de séparer en tranches bien délimitées ce que fut son activité littéraire de son activité picturale, son activité de sculpteur de celle d'agitateur. Une personnalité aussi entière que celle de Schwitters se refuse à se laisser contenir dans le moule des formules définies. » Et il ajoutait : « Schwitters est une de ces individualités qui par sa structure intime a toujours été naturellement dada. Il l'aurait été même si ce cri de ralliement n'avait pas retenti en 1916... Il est de ceux qui ont décapité de sa majuscule auréolée le mot "art" et qui l'ont remis au niveau des manifestations humaines. » En 1937, Schwitters quitta l'Allemagne et s'exila d'abord en Norvège, puis lorsque ce pays fut envahi par les nazis en 1940, il se réfugia en Angleterre. Alors que ces années d'exil sont plutôt mal connues en France, ce cahier d'Europe offre l'intérêt d'apporter de précieux éclairages sur les pratiques plastiques et poétiques de Schwitters pendant cette période, tout en embrassant l'esprit d'une oeuvre qui demeure essentielle selon une approche européenne de l'histoire des arts.