soirée avec Kamel Daoudi à l'occasion de la parution de "Je suis libre... dans le périmètre qu'on m'assigne", éditions le bout de la ville

mercredi
25
mai
20h00

Rencontres et Débats

Lieu : 2 BIS RUE JOURDAIN 75020 PARIS

Kamel Daoudi est coincé dans le château de Franz Kafka ; la vengeance d’État, camouflée en

principe de précaution ubuesque, a fait de lui le plus vieil assigné à résidence de France. De
décision administrative en décision administrative, en dépit des textes de loi censés limiter
cette mesure dans le temps, les gouvernements successifs renouvellent depuis 2008 son
maintien en résidence surveillée, loin de sa compagne et de ses enfants.
Soupçonné d’être à la tête d’un groupe terroriste qui voulait s’en prendre à des intérêts
américains sur le sol français, Kamel Daoudi est interpellé le 25 septembre 2001. Il a alors
26 ans. En ce début de millénaire post 11 septembre, la guerre au terrorisme doit trouver ses
coupables. En 2005, Kamel Daoudi est d’abord condamné à neuf ans de prison, puis à six en
appel, pour des intentions supposées qu’il a toujours contestées. Libéré en 2008, il est
directement conduit en centre de rétention administrative (CRA) ; déchu de sa nationalité
française, interdit de territoire, il ne peut pourtant pas être expulsé en Algérie à cause des
risques de mauvais traitements qu'il y encourt. Après ce séjour en CRA – dont il écrira dix ans
plus tard un récit bouleversant d’humanité solidaire –, il débute son interminable carrière
d’assigné à résidence, déplacé d’une commune à une autre, pointant quotidiennement
jusqu’à quatre fois au commissariat.
Cet « éternel suspect » a donc arpenté les différents territoires de la mise au banc ; la prison
d’abord, la rétention ensuite, puis l’assignation dans un non-temps à durée indéterminée.
Dans son blog, Sentiers battants, il revient sur ces diverses expériences carcérales ; surtout, il
explore ce nouvel espace-temps qu’invente l’assignation à résidence sine die.
Alors que son dossier doit passer devant la Cour européenne des droits de l’homme au cours
de l’année 2022, nous réunissons certains textes publiés sur son blog depuis 2019. Lettres
ouvertes, chroniques de l’actualité, hommages, souvenirs décrivent avec une ironie acerbe
son quotidien dément, et pensent une condition amenée à se généraliser, constituant ainsi
un puissant document adressé depuis le « Truman show de la place Beauvau ».


dans la mesure où Kamel Daoudi ne peut pas se déplacer librement, il sera présent en direct et en visioconférence à la librairie, relayé par ses éditeurs.