Paru le 03/02/2022 | Broché 429 pages
Tout public
Eddy DJAMBA-LOMON (LA MANOEUVRE)
Raconter l'Histoire en météore, c'est le surgissement d'un discours original, novateur et englobant qui met en lumière les rémanences et les fulgurances d'une année dense et méconnue.
Victor de l'Aveyron, la Bête du Gévaudan, Sade à Charenton, Chateaubriant, Diderot, Rousseau, Mary Wollestonecraft et Lamarck, entres autres...
Laurent Jean (LE COMPTOIR DES MOTS)
1797 est ce moment où la tempête révolutionnaire laisse place à un ciel de traîne. Année entre deux eaux, à la couleur intermédiaire : on bascule du crépuscule de l'ancien monde à l'aurore d'un monde nouveau.
Dans l'après-coup de la période qu'on appelle Révolution française, la métaphore météorologique ne se réfère pas seulement au temps qu'il fait, ni à la science qui en prévoit les variations. Anouchka Vasak envisage la science des météores comme un modèle pour penser l'histoire en mille gouttelettes. Première apparition de l'enfant sauvage de l'Aveyron, mise en question des classifications en psychiatrie comme en biologie, nouvelles images mobiles, de plein air, exploration des monstres, nouveau regard sur les « grands hommes » des Lumières alors que des femmes s'enracinent sur la scène publique et politique, pulvérisation de la représentation du paysage et de la subjectivité... Autant de stations dans les marges de la grande histoire pour observer les passages insensibles, glissements, rémanences ou résistances de l'histoire culturelle française et européenne, au croisement de la science, de l'esthétique et de la littérature. Sans remettre en question la formidable rupture que représente l'« orage » révolutionnaire, il s'agit d'interroger le concept de révolution et la notion d'événement historique. Tout comme les masses d'air ou les nuages se déplacent de proche en proche.
Anouchka Vasak est maîtresse de conférences en littérature française. Dix-huitièmiste, elle codirige le réseau « perception du climat » et la collection « MétéoS » aux éditions Hermann. Elle est l'autrice, entre autres, d'un Abrégé d'histoire du climat (avec Emmanuel Le Roy Ladurie, Fayard, 2007), et d'un « Essai sur Luke Howard » qui ouvre sa traduction du livre de l'inventeur de la classification des nuages (Sur les modifications des nuages, Hermann, 2012).