Paru le 11/03/2016 | Broché 95 pages
Tout public
À partir de 1915, moins d'un an après les incendies de la bibliothèque de Louvain et de la cathédrale Notre-Dame de Reims, traumatismes majeurs du début de la Première Guerre mondiale, Paris est le théâtre d'expositions fondées sur l'exaltation du patrimoine architectural et artistique meurtri par l'ennemi. La première se tient en 1915 au Trocadéro, au musée de Sculpture comparée. La seconde, plus spectaculaire, est présentée au Petit Palais, l'année suivante. Ces manifestations sont l'incarnation visible et parisienne d'une propagande antigermanique beaucoup plus large dans ses modes d'expression, dont l'objectif est d'atteindre chaque foyer français et de convaincre les pays neutres de s'engager. Au-delà de la perte qu'il représente, le patrimoine architectural et artistique dévasté, pour lequel se mobilisent artistes, écrivains et intellectuels, est instrumentalisé pour nourrir la propagande contre l'ennemi et la culture de guerre.
Ce catalogue, richement illustré de gravures, photographies, dessins et caricatures d'époque, invite à s'interroger sur la notion d'identité et sur l'enjeu que constitue le patrimoine lors des conflits, comme en témoigne la plus récente actualité.
Sylvie Le Ray-Burimi est conservateur en chef du patrimoine en charge du Département des peintures et sculptures, du cabinet d'Art graphique et photographique et du centre de documentation du musée de l'Armée. Commissaire des expositions «Napoléon III et l'Italie. Naissance d'une nation» en 2012 et «Vu du front. Représenter la Grande Guerre» en 2014, elle prépare la manifestation «France-Allemagne(s). 1870-1871» prévue en 2017. Ses travaux récents ont porté d'une part sur l'histoire de l'hôtel des Invalides, son architecture et ses décors, d'autre part sur les artistes et le patrimoine en temps de guerre, ainsi que sur les représentations de la guerre.
Cécilie Champy-Vinas est archiviste-paléographe depuis 2008 et conservateur du patrimoine depuis 2010. Elle exerce actuellement au Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, où elle est responsable de la collection de sculptures. Elle a notamment été cocommissaire de l'exposition «Jules Dalou, le sculpteur de la République» organisée au Petit Palais en 2013. Ses domaines de recherche portent sur l'histoire de l'art et la sculpture des XVIIIe et XIXe siècles et sur l'histoire du marché et des musées.
Judith Kagan est conservateur général du patrimoine, chef du bureau de la conservation du patrimoine mobilier et instrumental à la sous-direction des Monuments historiques et espaces protégés (Direction générale des patrimoines), après avoir été inspecteur des Monuments historiques en charge de la Bourgogne, de la Lorraine, des Antilles et de la Guyane, puis conservateur des Monuments historiques de Bourgogne. Auteur de publications sur les monuments historiques ou relatifs à l'histoire administrative du service des Monuments historiques, elle participe par ailleurs au programme de recherche Mémoloi, mémoire des lois patrimoniales, porté par le CNRS et l'École nationale des Chartes et soutenu par le ministère de la Culture et de la Communication.
Jean-Marc Hofman est adjoint au conservateur de la galerie des moulages, à la Cité de l'architecture & du patrimoine, depuis 2004. Ses recherches sur les collections de moulages l'ont amené à étudier l'histoire du musée de Sculpture comparée pendant la Grande Guerre. Il a été commissaire et commissaire associé de plusieurs expositions, dont les plus récentes sont «Viollet-le-Duc. Les visions d'un architecte» en 2014, «Esprit(s) des lieux. Du Trocadéro au palais de Chaillot» en 2011 et «Androuet du Cerceau. L'inventeur de l'architecture à la française ?» en 2010.
Claire Maingon est historienne de l'art et maître de conférences à l'université de Rouen. Ses sujets de recherche portent sur l'entre-deux-guerres, notamment les expositions liées à la Grande Guerre et les artistes revenus des tranchées. Ses publications les plus récentes sur l'art et la guerre sont L'Art face à la guerre, PUV, 2015 ; Le Musée invisible. Les collections du Louvre et l'imaginaire de la guerre 1914-1921, Louvre/PURH, à paraître en mars 2016. Elle dirige également la rédaction de la nouvelle revue Sculptures, consacrée à l'étude de la sculpture du XIXe au XXIe siècle.
Annette Becker est professeur à l'université de Paris ouest-Nanterre-la Défense et membre senior honoraire de l'Institut universitaire de France. Après s'être consacrée principalement à la Grande Guerre, à sa mémoire, au retour des soldats, au deuil (La Guerre et la Foi, de la mort à la mémoire, 1914-années 1930, Armand Colin, 2015), Annette Becker travaille sur les liens entre les deux guerres mondiales et poursuit en particulier ses travaux sur les artistes, les écrivains, les intellectuels et la guerre : artistes contemporains des conflits, et ceux qui aujourd'hui trouvent leur inspiration dans les figures de violence du passé (Voir la Grande Guerre, un autre récit, Armand Colin, 2014).
