Collection(s) : Sciences en questions
Paru le 28/03/2008 | Broché 70 pages
Public motivé
Les disciplines étudiant la formation de la connaissance scientifique - histoire, philosophie et sociologie des sciences - ont toujours occupé une place à part dans le paysage intellectuel. Traditionnellement vues par les scientifiques comme des activités de fin de carrière, elles ont acquis récemment une place, encore modeste, dans leur formation : elles contribueraient à la culture générale. Pour certains sociologues des sciences, au contraire, elles seraient «la science de la science», la description des mécanismes par lesquels se constitue la connaissance scientifique et auxquels le scientifique devrait rester insensible pour être efficace.
L'objectif de cet ouvrage est d'aller au-delà de ces points de vue caricaturaux. La recherche scientifique, de même que l'histoire, la philosophie et la sociologie des sciences, ont toutes pour ambition d'augmenter la rationalité du monde. Ce que le scientifique fait dans l'urgence de la recherche, avec enthousiasme, n'est pas différent du travail postérieur de l'historien et du philosophe. Si ces derniers y perdent en intensité, ils ont le recul qui leur permet de mieux apprécier les raisons de la transformation des sciences. C'est par ce surcroît de rationalité que l'histoire, la philosophie et la sociologie des sciences peuvent contribuer à la formation des scientifiques.
Professeur de biologie à l'Université Paris 6 et à l'École normale supérieure. Michel Morange est directeur du Centre Cavaillès d'histoire et de philsophie des sciences et membre associé de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques. Outre son activité de recherche sur le stress cellulaire, il s'intéresse à l'histoire et à l'épistémologie des sciences de la vie. Il a décrit la révolution moléculaire et analysé les évolutions récentes de la biologie.