Collection(s) : Critiques littéraires
Paru le 22/02/2024 | Broché 195 pages
Public motivé
préface de Marc Gontard
Agadir de Mohammed Khaïr-Eddine
Déplier les strates
Il y a des chefs-d'oeuvre qui sont des productions poétiques, fondatrices d'une nouvelle littérature dans la culture d'un pays ou du monde. L'Etranger de Camus (1942), Pedro Páramo de Juan Rulfo (1955), Nedjma de Kateb Yacine (1956) et Agadir de Mohammed Khaïr-Eddine (1967), à titre d'exemple, font partie de ces créations exceptionnelles.
Agadir est une oeuvre inchoative, hapax et révolutionnaire. Comme les oeuvres précitées, elle est à la fois inimitable et difficile d'accès. Il fallait donc l'expliquer, c'est-à-dire déplier ses strates et tenter de mettre quelque ordre dans sa lecture pour la soustraire aux discours de la critique qui verse, pour ce genre de chef-d'oeuvre, dans des poncifs.
Comme Nedjma de Kateb Yacine (Marc Gontard, 1975), Agadir est l'unique oeuvre de Mohammed Khaïr-Eddine qui n'a pas cessé de germer dans ses autres espaces scripturaires. Elle est son image obsédante, son inspiratrice et son trauma.
Bernoussi Senhadji Saltani est né à Zalagh, non loin de Fès. Ancien professeur des littératures française et francophone aux universités de Sidi Mohammed Ben Abeddalh (Fès, Maroc), de Stendhal-Grenoble III (France), de Swarthmore College (USA) et de Johannes Gutenberg de Mayence (Allemagne). Il a dirigé trois numéros de la revue Interculturel/ Francophonies (Lecce-ltalie) : 50 ans de littérature marocaine de langue française, Abdellatif Laâbi, un intellectuel tout simplement et Mohammed Khaïr-Eddine. Enfant terrible et guérillero littéraire.