Collection(s) : Persika
Paru le 01/01/2005 | Broché 435 pages
traduit du persan par et annoté Marina Gaillard
Avec le Dârâb Nâmeh d'Abu Tâher Tarsusi, la littérature des conteurs professionnels de l'Iran médiéval offre l'exemple d'un roman d'Alexandre original ainsi qu'une image inattendue du personnage, celle d'un homme plus que d'un héros. Bien que fortement iranisé, Alexandre demeure «le Rumi» auquel manquera toujours d'avoir été reconnu par son père Dârâb l'ancien. Ni sage ni véritable conquérant, il est un voyageur avide des merveilles du monde et investi d'une mission prophétique. Les obstacles rencontrés sur son parcours n'auraient pu être surmontés sans les avis des sages qui l'entourent et la bravoure de Burân-Dokht ou Roxane, «reine d'Iran». Le récit conserve la trace de traditions divergentes, liées pour une part à la transmission orale. Jouant à la fois de l'héritage préislamique de l'Iran et du contexte islamique de son temps (XIe-XIIes.), le conteur fait oeuvre habile: s'il exalte le champion de la foi, il ménage les susceptibilités iraniennes, et il livre différentes lectures possibles de ce singulier récit.
Membre de l'équipe Monde iranien (CNRS) et chargée d'enseignement à l'Inalco, Marina Gaillard est spécialiste de la littérature de l'Iran médiéval, en particulier de la prose romanesque. Elle est l'auteur du Livre de Samak-e 'Ayyâr, Structure et idéologie du roman persan médiéval (1987), maintenant traduit en persan.