Collection(s) : Carnot
Paru le 15/11/2007 | Broché 204 pages
Public motivé
Sous-bibliothécaire à l'Institut puis directeur des Archives nationales, membre de l'Académie des inscriptions et belles lettres et professeur au Collège de France, Alfred Maury (1817-1892) fut une figure centrale de la vie intellectuelle du Second Empire et des premières années de la Troisième République. Ses travaux d'archéologie et d'histoire des croyances firent sa réputation académique. Mais il mena des recherches dans bien d'autres domaines, tels que la géographie, l'anthropologie, la psychiatrie, la psychologie. Il consacra trente années de sa vie à observer ses propres rêves et son ouvrage, Le Sommeil et les rêves (1861), fit date dans l'histoire des savoirs. Il constitua par exemple une référence majeure pour Proust et Freud.
La diversité des recherches de Maury et leur reconnaissance par des milieux aussi divers que les médecins aliénistes, les psychologues, les historiens érudits ou les romanciers permet de s'interroger sur ce que pouvait signifier, autour de 1860, l'expression « sciences de l'homme ». L'oeuvre de cet auteur si célèbre en son temps - et depuis lors si oublié - implique en effet de restituer la logique qui permettait de penser les savoirs sur l'homme et sur les sociétés comme un tout, en un temps où les disciplines actuelles n'avaient pas encore acquis leur autonomie.
Jacqueline Carroy est directrice d'études à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales et directrice du Centre Alexandre Koyré (Histoire des sciences et des techniques). Spécialiste de l'histoire de la psychologie, elle a récemment publié, en 2006, « Nocturnal. Antoine Charma et ses rêves », in John E. Jackson, Juan Rigoli et Daniel Sangsue (dir.), Être et se connaître au XIXe siècle. Littérature et sciences humaines (Genève, Metropolis, p. 85-117) et, avec Annick Ohayon et Régine Plas, Histoire de la psychologie en France XIXe-XXe siècles (Paris, La Découverte).
Nathalie Richard est maître de conférences à l'Université Paris I - Panthéon - Sorbonne. Ses travaux portent sur l'histoire de l'archéologie et l'histoire de l'histoire au XIXe siècle. Elle a publié, en 2006, « L'Histoire en France (1876-1896) : les fondements idéologiques d'une réussite institutionnelle », in Marie-Louise Pelus-Kaplan (dir.), Unité et globalité de l'homme. Des Humanités aux sciences humaines (Paris, Syllepse, p. 53-78) et, en 2007, L'Antiquité de l'homme (1859-1898). Les débuts de l'archéologie préhistorique en France (Paris, Vuibert / Adapt).