Collection(s) : Petite bibliothèque Payot
Paru le 03/10/2012 | Broché 203 pages
Public motivé
Des prostituées, l'iconographie coloniale n'a montré qu'un fantasme : des parties de corps (visages dévoilés, seins nus, sexes épilés, etc.) reproduites à l'infini sur des cartes postales pour collectionneurs. L'administration coloniale, elle, en fit des femmes-machines, des objets érotiques standardisés, enfermés, surveillés dans des quartiers spécifiques.
Et pourtant, quand on les observe attentivement, ces femmes - pour l'essentiel des Algériennes, des Tunisiennes et des Marocaines de confession musulmane - ne furent pas des objets passifs de l'histoire, mais de véritables actrices, pensantes, disantes, agissantes. Certaines se rebellèrent d'ailleurs contre les hommes qui en situation de pouvoir voulaient leur imposer leurs lois, transgressant aussi bien la caïda (tradition) que la morale coloniale...
Christelle Taraud, historienne, est professeure à New York University en France, où elle dirige le projet « Genre et colonisation », et membre du Centre de recherches en histoire du XIXe siècle (universités Paris-I et Paris-IV).