Analyse de la déraison

Fiche technique

Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : XXIII-726 pages
Poids : 1296 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 979-10-97497-46-0
EAN : 9791097497460

Analyse de la déraison

de

chez Conférence

Collection(s) : Choses humaines

Paru le | Relié sous jaquette XXIII-726 pages

Public motivé

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traduit de l'italien par Christophe Carraud | préface d'Arnaud Clément


Quatrième de couverture

Analyse de la déraison 1945-1975

La présence troublante du fascisme dans l'antifascisme, la définition du totalitarisme aux multiples visages, souvent inattendus, la description des conséquences auxquelles mène une « société permissive », la généalogie des alliances étranges - de Sade au surréalisme et au marxisme - qui en ont favorisé l'émergence dans une société bourgeoise faisant flèche de tout bois, voilà autant de points sur lesquels la lecture d'Augusto Del Noce (1910-1989) est éclairante et décisive pour notre temps.

La pensée de l'auteur se développe au contact étroit de la réalité historique la plus brûlante sans cesser de faire droit à la raison philosophique soucieuse de découvrir les lignes idéales parcourant l'histoire contemporaine. Dans la richesse des thèmes abordés, Del Noce entend toujours démasquer le même adversaire, c'est-à-dire toute conception qui réduit l'homme à sa dimension strictement immanente et résume la raison à l'instrument quantifiant son pouvoir : le marxisme, qui absorbe l'homme dans la sphère politique ; la société technocratique et consumériste, qui au prix d'une conception plus redoutable encore que celle du marxisme, le rabat sur sa dimension économique, disqualifiant toute idéalité au profit du marché des désirs et des « droits » ; la « libéralisation des moeurs », qui aboutit au règne de la force dont s'emparent les groupes capables d'imposer leurs intérêts, désagrégeant ainsi la difficile unité sociale tout autant que la cohérence de la raison.

Dans une tout autre lecture de la généalogie idéelle des « Trente Glorieuses », c'est bien à la déraison contemporaine que s'en prend l'auteur en renvoyant dos à dos « pensée réactionnaire » et « progressisme ». L'oeuvre critique de la modernité poursuivie par Del Noce, aussi problématique que féconde, suppose une lucidité insensible aux séductions de la contradiction, apparences où point tôt ou tard, plus ou moins dissimulé sous le sourire vide du « nouveau monde », le régime de la force.

Biographie

Augusto Del Noce a été professeur d'Histoire de la philosophie moderne et contemporaine à l'Université de Trieste, puis de Philosophie politique à l'Université de Rome.
Ses travaux ont suivi deux directions complémentaires. La première a été celle de la compréhension philosophique du monde contemporain, en correspondance, en dépit du fait que l'auteur n'est nullement hégélien, avec le mot de Hegel selon lequel la philosophie résume son temps dans la pensée ; après avoir reconnu dans l'expansion de l'athéisme le signe le plus caractéristique de son époque, A. Del Noce s'est posé le problème de savoir si une définition unitaire de ses formes était possible. Il en a reconnu la nature dans le fait d'être le point d'arrivée du rationalisme, que l'on ne peut définir que comme la négation
a priori du surnaturel. La vérité de l'athéisme consisterait donc à montrer la gratuité, au sens d'absence de preuves, du rationalisme ; il y aurait à son principe un pur acte de choix, le refus sans preuves du status naturae delapsae. Cela le contraindrait, dans sa conclusion athée, à chercher ses preuves dans l'histoire, à travers la construction d'une humanité nouvelle ; mais l'hétérogenèse des fins, à laquelle son intention est soumise, en est la réfutation.
La seconde direction concerne le problème de la périodisation historique. L'oeuvre à laquelle l'auteur s'est attelé voulait être la critique de l'équation entre l'idée de modernité et le développement de l'esprit rationaliste-laïque, comme caractère de la philosophie moderne, à travers la démonstration qu'on ne peut réellement comprendre l'histoire de la philosophie moderne en termes de développement unitaire « de Descartes à Nietzsche », mais qu'il faut admettre, à côté de cette ligne, me autre ligne allant « de Descartes à Rosmini » ; la crise sans possibilité de résolution qui se manifeste comme résultat de la première amène à faire porter l'attention sur la seconde et sur ses développements.