Collection(s) : Berceaux de l'histoire
Paru le 16/09/2002 | Broché 296 pages
Tout public
traduit de l'italien par Bernadette Imbert
Entre le IXe et le XIIIe siècle, l'Indochine vit naître et s'épanouir l'un des empires les plus puissants et les plus fascinants de son histoire : l'Empire khmer. Nourris d'influences indiennes, les Khmers surent néanmoins élaborer une culture originale, qui trouve son expression la plus aboutie dans l'architecture : les temples, seuls édifices construits dans des matériaux durables - brique et pierre -, puisqu'ils servaient de demeures aux dieux immortels, sont là pour en témoigner. L'attrait que ces édifices de culte exercent sur nous tient à leur beauté architecturale, plastique et ornementale, certes, mais plus encore à leur emplacement : inspirés d'un symbolisme cosmique destiné à garantir la fertilité du sol et la prospérité du royaume, les palais des dieux furent élevés au centre de bassins reliés par un réseau de canaux et alimentés par un système hydraulique complexe. La plaine d'Angkor, centre de l'Empire Khmer, devint ainsi la plus grande «usine à riz» de l'Indochine. L'édification des temples, qui obéissait à des règles magiques et symboliques très strictes, amenait les puissances divines sur terre et transformait le souverain qui en était le truchement en une incarnation de la Divinité. Après avoir fourni quelques repères historiques dans un premier chapitre, le livre décrit le cadre de vie du peuple khmer, des milieux aristocratiques et indianisés de la cour aux humbles paysans des rizières, en exposant les principales croyances religieuses, les mythes les plus répandus et la structure sociale de cette civilisation, dominée par la puissante personnalité du monarque, centre du système de gestion des eaux et garant de l'existence de son peuple. C'est ainsi que se dessine la trame des jours, la vie quotidienne du peuple khmer, avec ses maisons, ses costumes, ses traditions et ses cérémonies.
L'ouvrage fait une grande place aux itinéraires archéologiques, décrits en profondeur et illustrés de très nombreuses photos, et retrace les étapes fondamentales d'un art aux fortes connotations symboliques (détaillées dans un chapitre distinct), expression des croyances d'une élite qui tenta de faire descendre les dieux sur la terre et qui finit par se croire divine.
Titulaire d'une maîtrise de sanscrit et de civilisation indienne, diplômée de langue hindi et culture indienne, Marilia Albanese dirige la section lombarde de l'Institut italien d'Afrique et d'Orient et coordonne l'enseignement assuré à l'Ecole des langues et cultures orientales de Milan. Titulaire d'une chaire de civilisation indienne, elle dispense des cours d'introduction au monde religieux hindou et bouddhiste au Séminaire théologique international de Monza, affilié à l'Université pontificale. Depuis la fin des années soixante-dix, Marilia Albanese enseigne également la civilisation indienne dans de nombreuses écoles formant des maîtres de yoga, sujet auquel elle a consacré divers ouvrages. Ses recherches sur l'art indien l'ont amenée, voici dix ans, à entreprendre des voyages en Indochine et notamment au Cambodge, où elle est revenue à maintes reprises, étudiant la civilisation khmère à la lumière de la symbolique hindoue. Journaliste, elle participe régulièrement à des conférences et a rédigé de nombreux articles, essais et livres, dont un guide archéologique consacré à l'Inde du Nord. Marilia Albanese a participé à la rédaction de plusieurs ouvrages collectifs publiés aux Editions Gründ : Splendeurs des civilisations perdues, Les Grands Trésors et Splendeurs des Palais Royaux. Elle est également l'auteur de L'Inde ancienne, paru chez ce même éditeur.
