Anima mundi ou Agrippa à Dole

Henri Corneille Agrippa de Nettesheim, le sulfureux professeur de théologie à l'Université de Dole, est entré en fonction dans cette ville en juin 1509, mais accusé d'hérésie, il dut s'enfuir dix mois plus tard, en mars 1509. Cette singularité du calendrier julien s'explique par le fait que dans le comté de Bourgogne, l'année commençait à Pâques, ce qui permet à Philippe Thiéfaine de dater avec précision le manuscrit du De Occulta Philosophia, qu'Agrippa rédigea, en effet à Dole, et qui fut pour Dürer la source de sa très célèbre gravure Melencolia I.

Avec Pic de la Mirandole et Marsile Ficin, Agrippa appartient à la famille des kabbalistes chrétiens de la Renaissance, ce qui lui vaut d'être considéré comme un magicien. Alors qu'il enseigne la Kabbale à Dole, il est accusé d'être un hérétique hébraïsant : dénoncé à la cour de Marguerite d'Autriche, il doit s'enfuir en Angleterre. Ce sont les tribulations de cette intense année doloise que l'auteur nous invite à reparcourir, afin de dégager la formation d'un authentique penseur néoplatonicien.

Cet essai original et novateur rend hommage à une figure majeure, restée trop longtemps méconnue, de l'humanisme européen.