Paru le 20/08/2021 | Broché 80 pages
Tout public
La vallée de l'oise en couleurs
Antonin Personnaz (1854-1936) est célèbre pour avoir légué en 1937 aux musées nationaux français son importante collection de peintures impressionnistes. Ami et collectionneur de Camille Pissarro, c'est à lui que nous devons la majorité des photographies montrant le maître dans son atelier d'Éragny-sur-Epte mais aussi des portraits d'Emilio Boggio à Auvers et d'Armand Guillaumin à Crozant et Agay.
Toutefois les créations personnelles de celui qui fut l'un des pionniers de la photographie en couleurs demeurent pour l'essentiel à découvrir. Alors qu'il résidait souvent à Auvers-sur-Oise entre la fin des années 1890 et 1914, il réalisa de très nombreuses photographies en noir et blanc, puis, à partir de 1907, des autochromes, témoignant des paysages des bords de l'Oise entre Pontoise et Auvers-sur-Oise. Ce sont ses autochromes du Vexin demeurés inédits et conservés par la Société Française de Photographie que cet ouvrage se propose de faire découvrir,
Antonin Personnaz a conçu la photographie comme un art sensible influencé par les oeuvres des impressionnistes. Il a souvent pris pour sujets les moissons, les labours, les meules et plus souvent encore les bords de l'Oise, s'inspirant des gelées blanches ou encore des effets de soleil perçant les frondaisons des arbres en hiver. Ce catalogue présente ainsi des vues de Pontoise, d'Auvers-sur-Oise et de Nesles-la-Vallée, des témoignages extraordinaires sur ces paysages encore inchangés dans les années précédant la première guerre mondiale tels que Charles-François Daubigny, Camille Pissarro, Paul Cézanne ou encore Vincent Van Gogh ont pu les contempler et les peindre. Une belle découverte tant pour les amateurs de photographies que pour les amoureux de l'Impressionnisme.
Antonin Personnaz est né en 1854 à Bayonne dans une famille aisée de négociants-exportateurs en tissus dont il reprendra plus tard l'entreprise.
Dès l'âge de vingt ans, il commence à collectionner des objets d'art anciens avant de s'intéresser à partir de 1880 à l'Impressionnisme. Son importante collection de peintures et de dessins, léguée en 1937 aux musées français, prend son essor à partir de 1892 avec des achats de plus en plus nombreux. Collectionneur avisé et exigeant, il visite systématiquement les expositions dont celles du groupe des impressionnistes, les galeries, les grandes collections privées mais aussi les ateliers d'artistes. En particulier, il se liera d'amitié avec Armand Guillaumin et Camille Pissarro dont il réalisera des portraits. Après s'être essayé à la peinture, il découvre la photographie devenant l'un des membres actifs de la Société Française de Photographie en 1896. Il va désormais séjourner régulièrement dans la vallée de l'Oise jusqu'en 1914 date à laquelle il revient plus fréquemment dans sa ville natale où il s'installera de manière quasi-permanente après la guerre, se consacrant notamment à développer, enrichir et faire connaître le musée de son ami le peintre Léon Bonnat (1833-1922).
Il décède en décembre 1936. Son legs aux musées nationaux comprend 142 oeuvres. Clémentine Simon, sa veuve, remet alors à la Société Française de Photographie un ensemble important de ses plaques photographiques et une collection d'appareils puis, fait en 1947, un don complémentaire de 44 oeuvres pour qu'elles soient déposées au musée de Bayonne.
Virginie Chardin est commissaire d'exposition indépendante et autrice de textes sur l'histoire de la photographie. Elle a été co-commissaire des expositions Antonin Personnaz, photographe impressionniste et Eblouissants reflets au Musée des Beaux- Arts de Rouen, commissaire de Paris en couleurs, des frères Lumière à Martin Parr et Willy Ronis à Paris à l'Hôtel de Ville de Paris, Les Impressionnistes à Paris. Images d'une capitale au Musée Folkwang à Essen, Pierre de Fenoÿl, une géographie imaginaire et Sabine Weiss pour le Jeu de Paume au Château de Tours, Sabine Weiss, une vie de photographe à la Chapelle des Jésuites du Museon Arlaten. Elle a été chargée de mission au musée Nicéphore-Niépce, responsable des prix des Rencontres d'Arles, déléguée du Mois de la Photo à Paris et autrice des photo-poche Séeberger Frères, Ernst Haas et Sabine Weiss.
Christophe Duvivier, directeur des musées de Pontoise a été commissaire d'une centaine d'expositions parmi lesquelles : Néo et Postimpressionnistes belges (Pontoise & Charleroi, 1990) - Lucien Pissarro et le postimpressionnisme anglais (Pontoise & Dieppe, 1998) - Georges Seurat et le Néo-impressionnisme (Japon, 2002) - Camille Pissarro (Böblingen, Pontoise, Tokyo 2003-2004) - Charles Angrand (Pontoise, 2006), Otto Freundlich (Slipsk, Pologne) - Camille Pissarro (Utsunomiya et Kobe, 2012) - Camille Pissarro, le premier des impressionnistes, (Musée Marmottan-Monet, Paris) - Camille Pissarro - Impressions gravées (Pontoise, 2017), Freundlich, la Révélation de l'Abstraction (Musée de Montmartre 2020), Camille Pissarro, The Studio of Modernism (Kunstmuseum Basel, 2021).
