Collection(s) : Epistémologie et philosophie des sciences
Paru le 01/01/2002 | Broché 338 pages
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Le Cours de linguistique générale de Saussure multiplie les distinctions terminologiques : langue / parole, signifiant / signifié, son / image acoustique, synchronie / diachronie, etc. Comment comprendre ces distinctions ? Doit-on, à ces distinctions de termes, faire correspondre des distinctions d'entités ?
L'auteur propose, pour répondre à ces questions, une lecture nominaliste du Cours de Saussure.
Le nominalisme se caractérise par un principe de parcimonie ontologique, selon lequel «il ne faut pas multiplier les entités sans nécessité», ni se donner d'entités autres qu'individuelles. D'où un extensionnalisme en matière sémantique : le sens d'un terme doit pouvoir être réductible à sa référence ; d'où un rejet, en ontologie, des entités abstraites non-individuelles, telles que les universaux ou les classes.
Par ces deux thèses, le nominalisme est manifestement en opposition avec la linguistique «structurale», d'inspiration saussurienne - mais qu'en est-il du texte saussurien lui-même ?
A partir d'une confrontation du texte saussurien et de la première partie de la Somme de logique de Guillaume d'Ockham, l'auteur montre que, si la théorie saussurienne est incompatible avec le naturalisme de la sémantique ockhamiste, elle affronte néanmoins avec succès l'épreuve de «rasoir d'Ockham».
Pierre-André Huglo, Agrégé de philosophie et Docteur en philosophie, est enseignant à Amiens.