Collection(s) : Lignes d'art
Paru le 21/03/2007 | Broché 176 pages
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Et si la perspective moderne n'existait pas ? Ne faut-il pas nuancer la thèse massivement admise qu'au Quattrocento, un dispositif unitaire de représentation se mettrait en place dans la peinture, dont la fonction demeurerait inchangée jusqu'à l'Âge classique ? En relisant les textes d'Alberti, de Piero della Francesca, de Léonard de Vinci et d'Albrecht Dürer, en regardant autrement les peintures de la Renaissance, des fresques d'Arezzo ou de la Cène de Milan, ce livre met en effet en évidence des dispositifs singuliers, liés pour chaque peintre à des régimes différents de la représentation, du visible, de la vision et du regard.
Pourtant, au XVIIe siècle, le discours sur la perspective est soudain convoqué par la philosophie, pour éclairer le nouveau partage entre la représentation du sujet pensant et une matière désormais géométrisable. À quelles conditions, improbables et contingentes, la perspective a-t-elle pu tenir cette place à la fois décisive et ambiguë dans l'émergence de l'âme classique ? Par quelles transformations, de la surface de la peinture et de la place du spectateur, a-t-elle dû passer pour rendre possible la clôture de l'image sur la représentation classique ?
À l'histoire d'une forme symbolique, ce livre substitue le récit désormais éclaté d'une archéologie ou d'une généalogie de la modernité.
Lucien Vinciguerra est maître de conférences en philosophie à l'université de Lille III. Il a publié aux éditions Vrin Langage, visibilité, différence : histoire du discours mathématique de l'Âge classique au XIXe siècle.