Archives de la vie littéraire sous l'Occupation : à travers le désastre

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 446 pages
Poids : 1204 g
Dimensions : 20cm X 25cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-84734-772-2
EAN : 9782847347722

Archives de la vie littéraire sous l'Occupation

à travers le désastre

de , ,

chez Tallandier

Collection(s) : Albums illustrés

Paru le | Relié 446 pages

Public motivé

39.90 Indisponible

présentation Bertrand Delanoë


Quatrième de couverture

« Pour ma part, depuis plusieurs années déjà je voyais venir ce qui est arrivé ; mais la réalité s'est chargée de dépasser ce que la fantaisie la plus sombre aurait pu imaginer. Nous avons touché le fond de l'abîme. Du moins saurons-nous maintenant où était le mal. »
Henri Bergson à Léon Brunschvicg, 31 juillet 1940.

« C'est une chose cruelle d'avoir à essayer d'expliquer le désastre de son pays. À vrai dire nous ne mesurons pas encore l'étendue de notre malheur. »
Jacques Maritain, À travers le désastre (1941)

Depuis la « montée des périls » jusqu'aux lendemains de la Libération, quelle a été la vie quotidienne des intellectuels français ? De quels enjeux ont-ils été les otages ou les porte-parole ? Quelles formes ont-ils données à leurs débats politiques et moraux, à leurs angoisses et à leurs espoirs ?

À ces questions, les archives déposées à l'Institut Mémoires de l'Édition contemporaine (IMEC) - et les documents provenant de la New York Public Library (NYPL), du Mémorial de Caen, du Deutsches LiteraturArchiv de Marbach, de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) et de collections privées-répondent avec sensibilité et réalisme : près de sept cents pièces d'archives sont présentées ici, illustrant la difficile situation des représentants de l'« intelligence en guerre », tout au long de ces « années noires ». Qu'ils soient collaborateurs, attentistes, déportés, prisonniers, résistants de la première ou de la dernière heure, en exil ou dans la clandestinité, les intellectuels français se sont abondamment servis de la première de leurs armes : les mots. Pris dans l'engrenage du « désastre » dont parle Jacques Maritain, entraînés au « fond de l'abîme » qu'évoque Henri Bergson, écrivains et artistes, poètes et philosophes, directeurs de revues, journalistes, imprimeurs sont confrontés à une guerre totale, méthodiquement dirigée « contre l'Esprit ».

Bien qu'occulté par les stratégies des hommes politiques et des militaires, leur rôle s'avère pourtant décisif : c'est que l'affrontement a lieu aussi au coeur même des pages des revues littéraires et poétiques et, en particulier autour de La Nouvelle Revue française - l'une des trois « puissances » françaises que les nazis veulent s'approprier : « Tu peux serrer dans ta main une abeille jusqu'à ce qu'elle étouffe, écrit Jean Paulhan en février 1944, pour symboliser la Résistance intellectuelle. Elle n'étouffera pas sans t'avoir piqué. C'est peu de choses, dis-tu. Oui, c'est peu de choses. Mais si elle ne te piquait pas, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus d'abeilles. »

Biographie

Olivier Corpet est le directeur de l'Institut Mémoires de l'Édition contemporaine (IMEC). Fondateur de La Revue des revues, il a participé à de nombreux ouvrages d'histoire littéraire et oeuvré, notamment, à l'édition critique d'oeuvres de Louis Althusser et d'Alain Robbe-Grillet. Il a récemment édité Woman of Letters : Irène Némirovsky and Suite française (avec Garrett White, Five Ties, 2008) et dirigé la publication des Cahiers de la guerre de Marguerite Duras (POL/IMEC, 2006) et du catalogue Christian Dotremont (IMEC, 2005).

Claire Paulhan, historienne de la littérature, est chargée de mission à l'IMEC et éditrice. Elle a réalisé plusieurs catalogues d'exposition (De Pontigny à Cerisy, 2002 ; Archives des années noires, 2004, etc.). Elle contribue également à la découverte des textes autobiographiques du XXe siècle, notamment à travers la maison d'édition qui porte son nom. On lui doit ainsi l'édition critique de textes de Jean Grenier, dont elle a publié, avec Gisèle Sapiro, Sous l'Occupation.

Robert O. Paxton, historien de la France et de l'Europe au XXe siècle, est professeur émérite à Columbia University (New York). Ses travaux ont fortement contribué à renouveler l'historiographie de l'entre-deux-guerres et de la Seconde Guerre mondiale. Citons notamment : La France de Vichy, 1940-1944 (Seuil, 1973, 1997), L'Armée de Vichy : le corps des officiers français, 1940-1944 (Tallandier, 2004) et Le Fascisme en action (Seuil, 2004).

Du même auteur : Robert O. Paxton


Du même auteur : Olivier Corpet