Arnulf Rainer, Pierre Molinier Ubermalung : esquisses pour un dialogue

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 87 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-9536977-0-4
EAN : 9782953697704

Arnulf Rainer, Pierre Molinier Ubermalung

esquisses pour un dialogue

de ,

chez Galerie Christophe Gaillard

Paru le | Broché 87 pages

Tout public

20.00 Indisponible

traduit de l'allemand par Matthias Schäfer


Quatrième de couverture

Rainer, le dernier des iconoclastes.

«Cette chambre où - avec force détours, retours, ratures, biffures, bifurcations diverses - présentement j'écris.» Michel Leiris

La biffure n'est pas seulement correction ou même trace d'une censure, elle est mouvement chez Rainer, car contraire au repos et à l'adoration. La biffure n'est pas la rature, ou pas seulement. Au delà de l'hommage qu'elle rend à l'image ou au texte sur lequel elle s'applique, la biffure secrète le champ des possibles, des changements de sens.

Dans l'oeuvre de Rainer, le principe de recouvrement présente une valeur positive : recouvrir = recouvrer. Comme on le dit de celui qui recouvre la vue.

Rainer rend ici un brillant hommage à Pierre Molinier. Il effectue à la fois un travail de photographe, en prenant soin de recadrer les oeuvres de Molinier, de les flouter, de les recomposer, d'en modifier les couleurs, les perspectives, les accents. Puis, selon sa technique habituelle, les photos sont ensuite surdessinées, griffées, lacérées, rayées.

Serait-ce l'obsession commune aux deux artistes de re-sculpter, re-dessiner leurs propres corps et leurs propres visages, cette tentative de toute une vie, de se consacrer à cet «autoportrait impossible» thème majeur et récurent du travail de chacun des deux artistes, qui fait de cette série un ensemble à la fois abouti, vif et mordant ? C'est l'hypothèse première de Jean-Jacques Lebel, qui a longuement travaillé à un dialogue avec Arnulf Rainer et dont sont publiées ici les esquisses. Lebel y interroge l'artiste autrichien sur le lien entre les ratures, biffures et lacérations de son contemporain et les attaques violentes qu'ont eu à subir, et les oeuvres de Rainer, et celles d'artistes plus anciens de la part des intégristes de toutes époques.

A rayer, biffurer, cacher, il nous donne à voir, revoir et prévoir peut-être aussi. Sorte de «reenactment».

Il ne s'agit pas de corriger, mais au travers d'une trace, d'un geste, de dévoiler un secret. Voir au-delà de l'image.

C. Gaillard


Du même auteur : Jean-Jacques Lebel