Paru le 15/01/2016 | Broché 316 pages
roman traduit de l'espagnol par Vincent Ozanam
Tout avait commencé voilà maintenant presque neuf ans, un jour où l'oncle Leonardo m'avait emmené à une coupe de pins maritimes dans les hauteurs d'Alcaduz. Je m'en souviens assez bien encore. C'était une matinée incolore et humide, avec un brouillard véloce qui se faufilait entre les arbres et laissait accrochées aux branches des espèces de toisons cotonneuses. Au coeur de la futaie, là où la pente de la butte se faisait plus prononcée, une ligne de trouée indiquait l'avancée de la coupe, qui n'allait pas dépasser cette fois-là une demi-centaine de pins serrés.
La maîtrise de la construction et la richesse d'une écriture passant avec virtuosité d'un registre à un autre, du foisonnement baroque à l'extrême précision, du langage quotidien aux descriptions évocatrices, de la charge sociale à un humour fin ou absurde, contribuent à l'attrait de ce roman de haut vol, dont l'univers étrange et la singularité hantent longtemps l'esprit.
Né en Andalousie en 1926, J. M. Caballero Bonald est considéré comme l'un des plus importants écrivains espagnols de la seconde moitié du XXe siècle. D'une profonde exigence esthétique, son oeuvre s'est partagée entre poésie et romans. Au cours de sa longue carrière, il a reçu de très nombreux prix, dont le Premio Cervantes (le « Nobel hispanique ») en 2012.