Collection(s) : Phoïbos
Paru le 01/09/2009 | Broché 61 pages
préface Gérard Bocholier
C'est du reste cette réflexion sur le silence qui le conduit peu à peu à l'écriture de Au gré des regs contondants. Concernant ce recueil, voici ce qu'il écrit lui-même :
«Au fur et à mesure de l'écriture éprouvante de Au gré des regs qui m'a pris des mois, j'ai eu envie de parler de cette expérience impossible dont parle Blanchot : l'effondrement du monde, l'ouverture de l'abîme, l'épreuve insondable de la dépossession, de l'extrême souffrance où tout sens semble suspendu. L'ennui, le silence, la nuit de l'âme et du corps au plus fort du gisant, l'épaisseur du non-sens, l'appel du vide (...). Falaises, béances de l'être.
Des images sont alors remontées à la surface : des images minérales d'abord, venues de mes pérégrinations autour du monde : des images de déserts, de regs, d'ergs, de plateaux désolés, de routes crevassées (...). Un livre de voyage donc, où les pierres, les roches, sont essentielles ; un voyage dans l'espace mais aussi dans le temps, à mon insu : les cris du passé sont apparus comme par décantation, les cris de la Shoah, les cris de celui qui souffre sans comprendre, les guerres, tous ces regs contondants qui finissent par former la peau du monde.»
Ce que nous apprécions, chez Olivier Verdun, outre sa maîtrise de la langue poétique, c'est sa parfaite sincérité, chose de plus en plus rare dans le monde actuel de la littérature où l'ego et le besoin de faire valoir, le désir d'originalité à tout prix, de donner peu ou prou dans des modes parfois douteuses, l'emportent de plus en plus sur une démarche littéraire authentique et l'aspiration à une ascèse de l'écriture. Ce n'est fort heureusement pas cet air-là que respire Olivier Verdun dont les vers ressemblent à des esquilles prélevées sur l'os vivant (G. Bocholier) et ceux et celles qui ont véritablement connu la souffrance à un titre ou à un autre reconnaîtront inévitablement dans ses textes une part d'eux-mêmes.
Olivier Verdun est professeur de philosophie, doctorant en philosophie à l'Université de Paris VIII, avec une double formation (philo/histoire). Il a longtemps enseigné à l'étranger (Asie du Sud-Est, Proche-Orient, Amérique Centrale...). Membre du Comité de lecture de la revue Cause commune, il a publié Fragments de rêves/Débris d'azur (Edilivre, octobre 2008). Il prépare une thèse sur «La métamorphose du religieux dans le processus de la mondialisation».
Auteur d'articles philosophiques et de textes littéraires (poèmes, nouvelles) dans diverses revues, en France (Comme en poésie. La république des Lettres, Chimères, etc...), en Belgique (Microbe) et au Québec (Art le sabord, Brèves, Mouvances), il est lauréat du concours poétique organisé par la revue Le bateau fantôme sur le thème du silence.