Paru le 01/03/1989 | Broché 131 pages
traduit du russe par Françoise Lesourd
Les poèmes qui constituent ce recueil furent composés entre 1984 et 1986, années passées par Irina Ratouchinskaïa dans un camp de travail à régime sévère, en Mordovie. Sa condamnation : sept ans de camp et cinq ans d'exil intérieur, pour avoir milité en faveur de la liberté de pensée, et diffusé ses poèmes en samizdat. Cette œuvre révèle une personnalité éclatante : celle d'une très jeune femme dont l'énergie spirituelle et une sorte d'allégresse intérieure n'ont pas été entamées par des conditions de détention très rigoureuses, qu'elle évoque par ailleurs dans son récit Grise est la couleur de l'espoir (Plon).
L'expérience d'une précarité extrême, loin d'anéantir les facultés poétiques, leur donne ici la valeur d'une affirmation vitale ultime. La forme poétique, solide et immatérielle, apparaît comme la dernière sauvegarde contre l'anéantissement de la pensée - une pensée qu'Irina Ratouchinskaïa a su défendre, de haute lutte, contre l'inhumain et l'absurde.