Collection(s) : L'arbuste véhément
Paru le 07/06/2018 | Broché 338 pages
préface d'Eric Dussert | postface de Henry Poulaille
Aubervilliers
Une ville terrible et charmante, « la corbeille du Printemps et la chaudière de l'enfer ». C est ainsi qu'à l'aube du XXe siècle on parle d'Aubervilliers. On y cultive les fleurs mais on y meurt dans les effluves d'une industrie impitoyable.
Avec ce livre qui ouvrira la voie à toute une génération d'écrivains engagés, Léon Bonneff a composé une oeuvre pleine d'empathie, de colère et parfois d'humour. Il restitue la vie de ce faubourg et de ces figures fières et misérables. Écrit à hauteur d'homme, il nous rappelle que la littérature sait parfois se faire l'écho puissant d'un monde où manquent les mots.
« Pas une page qui ne dise cette sordide alchimie par laquelle les débauches d'efforts, les douleurs irisant les muscles, les ruissellements de sueur, les morsures de la chimie sur les viscères, se subliment en quelques pièces de monnaie vite sacrifiées à l'appétit aiguisé par l'effort. »
Didier Daeninckx
Léon Bonneff (1882-1914), écrivain prolétarien voué à la défense des classes populaires, a illustré dans ses reportages, notamment dans L'Humanité, et dans ses livres, les conditions de vie des ouvriers. Avec son frère Maurice (1884-1914) il a signé des enquêtes comme Les métiers qui tuent (1905) et La vie tragique des travailleurs (1908) qui constituent, après les livres d'Émile Zola, un jalon majeur de la littérature engagée.
Paru avant la Grande Guerre qui emporta les deux frères, Aubervilliers est considéré comme un des grands classiques de la littérature prolétarienne.