Ausencias. Absences : photographies Gustavo Germano : Musée de la Résistance et de la déportation de l'Isère, juin 2016

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 127 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 24cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-35567-110-4
EAN : 9782355671104

Ausencias

chez Département de l'Isère, Patrimoine en Isère

Paru le | Broché 127 pages

Tout public

20.00 Indisponible

avant-propos Olivier Cogne


Quatrième de couverture

Musée de la résistance et de la déportation

Maison des droits de l'homme

La disparition forcée de personnes qui se sont volatilisées sans laisser de traces, fut la méthode suivie par les « sécurités nationales » des dictatures de la seconde moitié du XXe siècle. C'est ainsi que, de l'Amérique centrale à la Patagonie, de l'Atlantique au Pacifique, les militaires latino-américains, formés à la doctrine française de la guerre contre-révolutionnaire et à celle des États-Unis sur la contre-insurrection, ont pensé qu'ils échapperaient à l'obligation de rendre compte de leurs actes comme si l'absence de corps effaçait le crime ou pour le moins empêchait le châtiment. Le revers de la médaille est que ce passé atroce est devenu un perpétuel présent insomnieux, telle la malédiction que Neruda destina à Franco. À partir de cette approche commune apparaissent des situations différentes selon les pays concernés, tant dans les méthodes de répression que dans le traitement que chaque pays en a fait par la suite. Les 45 000 disparus du minuscule Guatemala et les 400 de l'immense Brésil ont un poids bien différent dans leur pays respectif. Mais il y a bien un point commun et une grande similitude dans le vécu des familles qui ont souffert de la perte brutale d'un de leurs membres. C'est pour cela que Gustavo Germano a pu transposer au Brésil le projet qu'il avait mis en place en 2007 sur les disparus en Argentine ; son frère était l'un d'entre eux.

Plus que les décisions de justice, que les investigations des journalistes ou les essais philosophiques, l'art rend compte du vide déchirant que l'absence inexpliquée provoque. Tout comme les sculptures de Juan Carlos Distéfano, ou les poèmes de Juan Gelman, les tableaux de Carlos Alonso ou ceux de l'Espagnol Ramos Gucemas, les photographies de Gustavo Germano et les points de suspension qui remplacent les noms absents dans chaque récit évoquent ce traumatisme fondateur de l'identité latino-américaine contemporaine, et nous initient au mystère du temps à travers la violence muette d'un geste figé.