Paru le 15/06/2007 | Broché 250 pages
Public motivé
Il y a plusieurs façons de traverser la littérature, un voyage toujours riche en surprises. Ici, on chemine sur la piste de «l'affabulation de soi» qui semble attachée à la fiction comme son secret et son désir le plus inavoué.
Chemin faisant, il apparaît qu'au IIe siècle après J.C., à l'époque où naît le genre du roman, un écrivain nommé Lucien de Samosate invente les premières formes d'auto-fabulations, qui donneront naissance à d'éminentes traditions littéraires :
La recherche de la gloire - aussi vieille que la littérature - et le mécanisme de la création ont convergé pour constituer la «fabulation de soi» en tentation permanente pour la fiction. Inquiet de ce lien, Platon l'avait dénoncé en son temps. Mais de Pétrarque à Céline, Gombrowicz, Philip Roth ou même Michel Leiris, les écrivains l'ont recherché et cultivé, à travers ces traditions dont on a négligé la profonde complicité.
La généalogie de cet art de la mythomanie littéraire, né dans l'Antiquité et remis en lumière de manière partielle et ambiguë avec l'autofiction, restait à entreprendre. Ne pressens-tu pas, lecteur, que la puissance de la fiction recèle encore des émotions inédites ? Que cet art universel n'a pas donné tous ses fruits ?
Vincent Colonna, né en 1958, a publié chez Tristram un récit et un roman remarqués, Yamaha d'Alger (1999) et Ma vie transformiste (2001). Dans une autre existence, élève à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, il a été un des pionniers de la découverte de l'autofiction, bien avant la bonne fortune critique et commerciale du pseudo genre littéraire qui en a découlé.