Aux frontières du social

Quatrième de couverture

A l'heure actuelle, avec l'image omniprésente de l'Exclu, il est difficile de ne pas admettre qu'on se trouve aux frontières du social. L'Exclu indique l'échec du groupe, la défaillance des mécanismes de protection, une cruauté au moins involontaire. Mais n'est-ce que la seule victime ? Tout exclu rejoint-il le domaine de la nature, préoccupé par la seule survie, tout intégré ignore-t-il les phénomènes extrêmes dont il peut être le siège ? En tous les cas, «l'exclusion» oblige à s'interroger sur la nature de la liaison sociale toujours sur le point de se rompre, jamais définitivement acquise. Qu'est-ce qui est exclu derrière le marginalisé : l'anormalité, la subjectivité, la cohésion sociale, l'expérience de soi, la communication, l'altérité ? «L'exclusion» ne sombre-t-elle pas, au-delà des vœux pieux, dans l'indifférence générale ?

Il est sans doute horrible d'avoir fabriqué la figure de l'Exclu, proche du rien, afin de maintenir une certaine tension entre les êtres et les choses. Il serait peut-être encore plus horrible, dans un contexte social parfaitement homogène, de ne pas y être confronté, comme entraînant chacun dans une spirale où la pensée, l'action et la passion disparaissent.

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