Collection(s) : Editions illustrées , Glace
Paru le 26/05/2023 | Etui
Tout public
Baleine à bosse
Voyage au pôle Sud et dans l'Océanie sur les corvettes l'Astrolabe et la Zélée, exécuté par ordre du Roi pendant les années 1837-1838-1839-1840
(1841-1846)
En dix volumes, plus un atlas, ce « voyage » illustré de 200 planches et de près de 70 cartes documente dans le plus infime détail le périple de quatre années effectué par l'officier de marine Jules Dumont d'Urville (1790-1842). L'« inventeur » de la Vénus de Milo, féru de phrénologie et déjà grand explorateur de l'Océanie, a obéi à l'intérêt passionné de Louis-Philippe et à la lettre de mission détaillée du ministre de la Marine, qui exige « une pointe vers le pôle austral » pour griller la politesse aux Anglais et aux Américains. Il a mené ses deux corvettes jusqu'à plus de 66° de latitude, aux bords d'une terre glacée où il a planté en janvier 1840 le drapeau français et qu'il a baptisée Terre Adélie en l'honneur de sa femme Adèle (deux ans plus tard, ils périront avec leur fils dans la catastrophe ferroviaire de Meudon). La moisson de travaux scientifiques de l'expédition - hydrologie, géologie, climatologie, botanique, zoologie - culmine le 23 janvier 1838 dans le premier calcul de localisation du pôle Sud magnétique par l'ingénieur hydrographe et cartographe Clément Adrien Vincendon-Dumoulin (1811-1858), qui prendra le relais éditorial du Voyage après la mort accidentelle de l'explorateur. La douzaine de savants embarqués, dont le commandant de La Zélée Charles Hector Jacquinot (1796-1879) l'assisteront dans cette immense tâche descriptive, mise en images par cinq illustrateurs et autant de graveurs.
Né à Montbéliard dans la famille des Cuvier, Jacques-Christophe Werner (1798-1856) étudie chez le sculpteur animalier Emmanuel Frémiet, neveu de François Rude, et se rend rapidement célèbre par la qualité de ses dessins et la précision de ses rendus anatomiques. À partir de 1824, entre deux traités sur les dents ou la peau, il illustre aussi bien l'Histoire naturelle des mammifères (Geoffroy Saint-Hilaire, Frédéric Cuvier), l'Histoire naturelle des oiseaux de proie d'Europe (Pierre Boitard), l'Histoire naturelle des poissons (Georges Cuvier, Achille Valenciennes), que les OEuvres complètes de Buffon ou les comptes-rendus zoologiques de plusieurs grandes expéditions, autour du monde sur La Bonite (Vaillant et La Salle), dans l'océan Atlantique (Humboldt et Bonpland), en Amérique du Sud (Dessaline d'Orbigny) ou en Inde (Jacquemont). Pas étonnant donc qu'il prenne en charge pour Dumont d'Urville et son éditeur Gide l'intégralité des planches concernant les mammifères, sans compter quelques oiseaux. En 1850, Geoffroy Saint-Hilaire baptisera en son honneur Cercopithecus werneri le singe vert que nous nommons aujourd'hui Chlorocebus sabaeus. Quant à la baleine à bosse, jusque là Balaena novaeangliae, elle a été renommée Megaptera par le zoologiste John Edward Gray en 1846, année qui clôture la publication du Voyage au pôle Sud.
