Paru le 12/01/2024 | Broché 383 pages
Tout public
précédé d'une préface d'Aurélien Barrau
Barnett Newman, ou l'invention du lieu
Quel espace mettre en jeu sur les ruines de la représentation ?
Les arts visuels luttent avec ce problème depuis au moins 1945 ; et c'est en le traitant que Bamett Newman (1905-1970) nous a rappelé en quoi la peinture couvrait un enjeu de civilisation. Quand le tragique de l'Histoire nous plongeait dans une forme d'acosmie, il fit une traversée du concept phénoménologique de lieu qui excédait de beaucoup le paradigme moderniste dominant son époque.
Par un examen serré des procédés plastiques engagés par l'artiste, ce livre essaie de montrer que la mise en forme du lieu noue chez lui ce que Lévinas aurait appelé une « intrigue de la subjectivité » : Newman regagne le monde en arpentant des toiles où se projette une nouvelle géographie du sublime - du « jour blanc » de la toundra canadienne à la « nuit de feu » sur le Sinaï, en passant par les monts amérindiens de l'Ohio -, et c'est alors qu'il se ressaisit comme sujet, dans l'exercice d'une responsabilité pour une parole qui ouvre une brèche dans des champs bruissant de peinture.
Docteur en philosophie de l'Université Paris 1 - Panthéon-Sorbonne et membre associé du Centre Victor Basch, Cyril Crignon enseigne l'esthétique à l'École Supérieure d'Art Dunkerque/Tourcoing.
Ses recherches portent sur les spatialités qui s'élaborent dans les arts plastiques depuis les années 20 du XXe siècle et sur les modes de subjectivation qu'elles impliquent, il a codirigé le volume L'Écho du réel (Mimésis, 2021) et a récemment traduit et préfacé Le Dépassement de l'« art », d'Alexander Dorner (Presses Universitaires de Paris-Nanterre, coll. « Frontières de l'humain », 2022), ainsi que Le Monde extérieur, de Maurizio Ferraris (Éditions du Cerf, coll. « Passages », 2022).
