Paru le 30/08/2018 | Broché 96 pages
traduit du grec par Simone Taillefer
Les héros de ces nouvelles tissent d'étranges liens d'identification avec les bêtes, boucs émissaires, victimes expiatoires ou reflets de leurs relations tourmentées avec l'autre sexe, sous le signe éternel d'Eros et de Thanatos.
« Tout le mois de septembre, l'an dernier, nous sommes allés tous les deux, avec ma chienne Photini - je lui avais donné le nom de ma bien-aimée, je l'avais baptisée ainsi dès qu'elle me l'avait donnée -, à la taverne sur la plage de Monastiraki, en rentrant au crépuscule, bien après le bain matinal. Après avoir mangé ensemble, nous remontions la côte, épuisés, vers le village. La chienne devant, moi derrière. Il y avait presque un mois que l'autre n'était plus là.
À la taverne, pendant le repas, la chienne m'observait tristement. Souvent elle pleurait avec moi en silence. D'autres fois, elle me léchait les mains tandis que j'étais assis sur la jetée, regardant désespérément la mer. Mais souvent, quand j'étais allongé sur le sable, elle se couchait à mes côtés, le ventre en l'air, se roulait plusieurs fois en soulevant la poussière, puis lézardait, languissante, insouciante, ou curieusement satisfaite ».
Ce livre a valu à l'auteur, en 2015, le Prix d'Etat, la plus haute récompense littéraire de Grèce. C'est sa première oeuvre traduite en français.
Enseignant et critique littéraire, Andréas Mitsou a écrit sept recueils de nouvelles et quatre romans, dont plusieurs ont reçu des prix littéraires en Grèce et certains ont été traduits en plusieurs langues.