Paru le 06/11/2012 | Broché 90 pages
vu par Annabelle Guetatra
Adolescente issue d'un milieu aisé, Bibiche est incarcérée pour complicité de vol. Avec elle, c'est la jeunesse et l'insouciance, un souffle de liberté qui entrent dans la prison, qui fascinent et déroutent gardiennes et détenues.
Albertine Sarrazin (1937-1967) a connu un succès triomphal avec La cavale, L'astragale et La traversière, parus en 1965 et 1966. Elle y retrace sa jeunesse fugueuse d'enfant adoptée, ses dérives et ses errances, du vol à la prostitution occasionnelle mais surtout son amour immodéré de l'écriture qui sera son salut durant les dix années qu'elle passe en prison. Son oeuvre est portée par l'invention d'une langue neuve, où argot et anglicismes nourrissent une plume libérée de tout joug. Sa carrière fulgurante est brisée prématurément par son décès à vingt-neuf ans des suites d'une opération du rein.
Ecrit en prison en 1962, juste après la rédaction de La cavale, Bibiche a été publié pour la première fois en 1973. Il n'avait pas été réédité depuis.
Annabelle Guetatra nous invite à entrer dans la danse de Bibiche. La chorégraphie qu'elle invente pour elle scande d'un pas décomplexé le rythme des phrases d'Albertine Sarrazin.
Bibiche est très jolie, c'est vrai. Dans cette cellule sans clarté, elle se détache comme une lampe ; parmi les visages mornes de nos camarades, le sien évoque un feu follet exubérant, un petit phare rond où la jeunesse veille et tourne.