Collection(s) : Les monuments de la France gothique
Paru le 02/10/2010 | Relié sous jaquette 485 pages
Tout public
Les monuments de la France gothique
Notre-Dame de Chartres, Reims, Beauvais, Bourges, Amiens, Albi, Le Mont-Saint-Michel, le palais des Papes en Avignon, autant de noms évocateurs de l'art gothique qui est né en France et s'y est développé pendant quatre siècles. Art des cathédrales, le gothique se révèle aussi dans les églises plus modestes, dans les châteaux et demeures civiles.
Bretagne gothique
La Bretagne occupe une place singulière dans l'Europe gothique. Voûtes d'ogives et arcs-boutants y sont l'exception, tandis que l'arc brisé est concurrencé par la pérennité du plein cintre. Le duché constitue en outre un terrain de choix pour étudier l'influence de la géopolitique sur l'histoire des formes : à la fin du XIIe siècle, il est dans l'orbite Plantagenêt, et c'est dans sa variante angevine que le style gothique y est introduit. Dans les années 1230, alors qu'il est gouverné par des princes capétiens, les formules du gothique du domaine royal s'imposent, mais les relations avec la proche Normandie perdurent. À partir de la fin du XIIIe siècle, les influences anglaises, favorisées par les liens dynastiques et les échanges commerciaux, prennent une importance nouvelle. Avec la guerre de Succession (1341-1364), le mécénat devient un instrument de propagande aux mains des deux partis rivaux, dont chacun est soutenu par l'un des royaumes voisins. Une fois la victoire acquise, les Montfort continuent à mettre la création artistique au service d'une politique ambitieuse affirmant la souveraineté du duché. Dans les dizaines de chantiers qui s'ouvrent alors sous le patronage des ducs et de leur entourage, triomphe un art flamboyant où la Bretagne affiche son originalité en privilégiant deux éléments des programmes architecturaux, la tour clocher et le porche méridional, abritant une riche sculpture monumentale. Ce somptueux gothique d'arrière-saison connaîtra des prolongements surprenants tout au long du XVIe siècle.
Philippe Bonnet, ancien élève de l'École des chartes, a été inspecteur des monuments historiques au ministère de la Culture (1980-1998), professeur associé à l'université de Bretagne-Sud (2000-2009). Il est aujourd'hui conservateur en chef du patrimoine au service de l'Inventaire de la région Bretagne. Outre sa thèse sur Les Constructions de l'ordre de Prémontré en France aux XVIIeet XVIIIe siècles (1983), il a publié de nombreux ouvrages et articles sur l'histoire des arts du Moyen Âge à nos jours et assuré la direction scientifique d'importantes expositions : Dix siècles de gisants (1988), Autour de Delacroix, la peinture religieuse en Bretagne au XIXe siècle (1993), Sculpter la lumière : le vitrail contemporain en Bretagne, 1950-2000 (1999).
Jean-Jacques Rioult, conservateur en chef du patrimoine, travaille depuis 1982 au service de l'Inventaire de Bretagne. Il a étudié les interventions de Jacques Gabriel à Rennes et à Lorient, les malouinières, et participé à l'ouvrage collectif sur Le manoir en Bretagne (1993). Il a également collaboré aux publications sur Les orfèvres de basse Bretagne (1994), puis sur Les orfèvres de haute Bretagne (2006). Il est, avec Philippe Bonnet, Fauteur principal du Dictionnaire guide du patrimoine/Bretagne (2002). Il suit depuis plusieurs années l'avancée de la recherche en dendrochronologie et s'intéresse en particulier à la charpente bretonne du bas Moyen Âge.