Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 187 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 16cm X 24cm
EAN : 9782907967822
Camps d'internement en Poitou-Charentes et Vendée
1939-1948
Quatrième de couverture
Il s'agit là du premier inventaire régional des camps d'internement de la période 1939-1948. Leur ouverture commence en effet avant la guerre, avec les réfugiés espagnols, et leur fermeture définitive aura lieu quatre ans après la Libération, une fois réglés les problèmes des prisonniers de guerre allemands. Sujet encore nouveau pour l'historiographie, sujet délicat pour la mémoire car jusqu'ici grandement occulté, sujet largement «souterrain» car peu agréable à la conscience, Jacques Perruchon l'aborde avec le sérieux de l'enquêteur, entre documents et témoignages, ouvrant ainsi des pistes de réflexion et de recherche qui, sans nul doute, se révèleront fructueuses à l'avenir ; il l'aborde aussi avec un regard de profonde humanité sur la détresse de ceux qui, pour quelque raison que ce soit, furent les hôtes de ces camps, quelquefois confrontés à des débordements de la part de ceux qui les surveillaient.
L'inventaire administratif des nombreux camps ayant existé en Poitou et dans les Charentes et les explications sur la réglementation qui les régissait sont une nécessité ; mais l'essentiel réside sans doute dans ces détails quotidiens qui illustrent la vie des camps : les rations alimentaires, l'hygiène, le courrier avec l'extérieur, les relations souvent ambiguës avec les gardiens, les petites combines, les tentatives d'évasion... Les mêmes camps ont servi à interner successivement des «indésirables» supposés être des facteurs de trouble, puis des prisonniers de guerre français, puis des civils anti-allemands et des «marché noir», puis des collaborateurs et des prisonniers de guerre allemands ; de la même façon, méthodes et attitudes restent inchangées, d'un vainqueur à l'autre : l'inorganisation est souvent facteur de souffrance, notamment en matière alimentaire et sanitaire, les mentalités dominantes sont souvent plus sévères que celles des responsables en charge des camps et seules quelques voix isolées s'élèvent contre les abus...
Parce que la guerre y fut plus longue qu'ailleurs, avec les poches de l'Atlantique, la Charente-Maritime est le département qui a le plus souffert ; c'est aussi celui qui a été le plus rigoureux - et le plus critiqué - pour son intransigeance lors de l'épuration qui suit la Libération, mais Angoulême ou Poitiers avec leurs fameux camps des Alliers ou de la route de Limoges n'ont rien à lui envier ! On ne pourra plus évoquer cette période de guerre et d'après-guerre en Poitou et en Charentes sans se référer au livre de Jacques Perruchon.